Tanger – Chefchaouen

Mal dormi, la rue est bruyante et les deux heures de décalage horaire se font sentir. Résultat, dès 7h, je suis attablée devant des crepes, de la confiture d’orange, des petits pains, le tout arrosé de jus d’orange frais et de thé à la menthe. Un fois tout ça avalé, je me sens un peu lourde et décide d’une balade digestive sur la plage. De la salle du petit déjeuner, je vois la mer bordée d’une immense bande de sable avec plein de personnes, il me faudra plus de 20 mn pour y arriver. Une brume assez dense flotte sur la plage et les collines avoisinantes comme hier matin à l’atterrissage, le ciel est assez nuageux, le soleil a du mal à percer. Toutes les personnes que je voyais au loin sont en fait des jeunes marocains en train de jouer au foot, vue la taille de la plage, ils ne se marchent pas dessus.

Pourtant, la plage est en train d’être sacrément amputée, a priori si j’ai bien lu les panneaux pour en faire un gigantesque port de plaisance, en attendant, les pelleteuses s’agitent, ca donne une atmosphère très étrange entre ceux qui bossent à monter des digues, et ceux qui jouent au ballon juste à coté.

Retour à l’hotel pour récupérer ma valise, en route pour la gare routière (CTM, c’est important car elle n’est pas au même endroit que les autres !). J’ai pris un petit taxi et suis tombée sur un chauffeur plutôt bavard, a priori fana de la France, Abdul, car il va à Pontivy en tant qu’ »artiste », il est musicien, à une sorte de festival si ce que j’ai compris. Il a trouvé la Bretagne fabuleuse pour ses montagnes (sic), heureusement qu’il n’est pas allé dans les Pyrénées ou les Alpes avant 😉 Hier le type de l’agence ou j’ai acheté mon billet de bus, m’a dit : le bus part à 10h, il faut être à 9h30 à la gare. Pourtant sur le billet, il y a écrit départ 10h15, j’ai finalement poireauté 1h, nous sommes partis à 10h30. Toute la première parte du trajet jusqu’à Tétouan, j’ai dormi et à chaque fois que j’ouvrais un oeil, je ne voyais que des collines assez sèches. Après Tétouan, c’est devenu plus montagneux et plus vert jusqu’à Chefchaouen. J’ai encore pris un taxi de la gare routière au centre ville, bien m’en a pris, car ca grimpe vertigineusement, et ici, pas de brume, le soleil cogne à fond. Dès que je suis entrée dans la médina, j’ai compris de suite pourquoi tout le monde dit que Chaouen est magnifique. Tout est chaulé dans des camaïeus de bleus, c’est de toute beauté. J’ai fait un premier tour d’une bonne heure mais il fait si chaud que les escaliers sont redoutables à gravir. J’en ai profité pour faire une pause déjeuner dans un boui-boui de la médina. J’ai cru commander des brochettes de kefta, je me suis retrouvée avec un steack frites (maison les frites et aux herbes le steack!), ça l’a fait quand même 🙂 Un petit mot sur mon logement, la pension Gernika (qu il ne faut pas prononcer à la Francaise comme le tableau de Picasso mais comme comme si c’était Djernika sinon personne ne vous comprend !) : un petit immeuble blanc et bleu, des chambres jaunes et bleues, une terrasse bleue et rouge, superbe endroit et vraiment bien placé dans la médina. Programme de la soirée, visite de la Kasbah , rebalade dans la medina avec le soleil plus rasant, mieux pour les photos, si c’est possible, un tour au hammam, mais il va me falloir le nécessaire (savon noir et gant de toilette spécial étrillage) et pour finir un bon diner traditionnel rifain, ca j’y tiens !!

Au final, ca ne va pas tout à fait se passer comme prévu… J’ai commencé par la kasbah (jolie vue sur tout le village), puis poursuivi mon tour à la nuit tombante de la medina. Je me suis faite copieusement insulter par une berbère qui déambulait avec des chèvres, prise en photo en plan large, puis comme pour contrebalancer les choses, 3 femmes qui se baladaient m’ont demandé de les prendre en photo, une en me montrant sa bague, j’ai cru qu’elle allait se marier, à tort a priori, à cette heure, je n’ai toujours pas compris ce qu’elle voulait dire ;-). Je les recroise quelques minutes plus tard, nous essayons de communiquer, l’une d’elle parle quelques mots d’anglais, mais c’est difficile et occasionne quelques fous rires. Echanges de téléphone et d’email, bisous; elles sont très tactiles par ici, de la coiffeuse, à celles-ci en passant par une vieille berbère qui m’a pris le menton façon « barbichette » dans le bus…Pour le hammam, après avoir acheté le gant, j’ai appris qu’il était trop tard pour y accéder (19h, heure de fermeture). Donc pour finir la soirée, prévu d’aller dans le meilleur restaurant de la ville dixit mon guide, et ce sera assurément mon meilleur repas du séjour avec un délicieux tagine kefta, des olives pimentées succulentes et un décor traditionnel tout sauf kitch. Je me rends compte que j’ai ou blié de parler du Kif, omniprésent à Chaouen. J’ai tout de suite été mise dans l’ambiance avant d’arriver à la pension, j’avais une proposition d’un type et à l’accueil de la pension, une amie de la propriétaire était en train de fumer un énorme pétard ! Pour autant, si on refuse poliment les propositions, personne n’insiste, il y a de toutes façons une large population surtout espagnole qui vient ici uniquement dans ce but et aisément reconnaissable en général à sa coiffure et ses fringues 🙂

Les voyages de Pascale

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