Bagan – Kalaw

Réveil 6h15 pour ne surtout pas rater le bus de 7h qui aurait du me permettre d’arriver vers 17h au fameux lac Inle. Même eu le temps de prendre un petit déjeuner, ce qui ne sera pas du luxe au vu de la journée à venir. 7h10, le bus arrive, il est plutôt basique, et déjà 8 touristes dedans. Il se remplit rapidement, les strapontins se déplient, se replient à chaque arrêt, le but étant de faire rentrer un maximum de birmans à l’intérieur. Quelques arrêts pipi et boissons/snacks plus tard (j’en ai profité pour gouter les chips locales, avec un bon goût de pomme de terre mais qui tiennent au corps, puisque l’estomac lesté d’huile, je n’ai plus trop eu faim par la suite), nous arrivons à Mektila et c’est là que les ennuis commencent. Comme dit plus haut, le bus direct était complet, mais la patronne de la Guesthouse où j’ai réservé m’avait dit qu’il y aurait plein de bus pour rejoindre d’abord Shwenyang d’où je pourrais ensuite rallier Nyangshwe (et le fameux lac Inle). En fait, à Meiktila, le bus nous arrête près d’un autre bus plus petit en nous disant qu’il nous emmènera où nous le souhaitons. Nous sommes donc (les 8 touristes) débarqués là un peu avant midi. Au moment d’acheter les tickets, un type nous dit d’attendre, qu’un autre bus amenant d’autres touristes va arriver et que nous partirons à ce moment là, vers midi trente. C’est l’occasion de faire connaissance, j’ai déjà écrit mon aversion à me retrouver dans des groupes franco-français mais celui-la est plutôt sympa. Un couple (Sylvie et Laurent) qui se rend à Thazi, deux autres couples, un français, Hélène et Jean-Charles, et un allemand dont la fille est a priori malade comme un chien, vont eux à Kalaw. Restent deux solos, Gilles et moi, en route pour le lac Inle. Laurent, un voyageur expérimenté et prévoyant, sort la bouteille de pastis pour faire passer le temps, les discussions vont bon train sur la bouffe, le vin, les autres voyages, nous ne voyons pas trop le temps passer. Deux japonais sont arrivés entre temps (j’apprendrai un peu plus tard qu’ils sont partis eux de Bagan à 9h, soit 2h après nous) et tout d’un coup, Gilles arrive en disant que le chauffeur nous demande 10$ par personne. En fait, après vérification, il veut 10000 Kyats/personne (soit 10 euros) alors que le prix maximum n’aurait pas du excéder 4000. Le touriste est certes un pigeon mais il y a des limites quand même !!! Le conciliabule commence mais il n’en démord pas, alors je propose de décharger les sacs du toit du bus, ce qui devrait normalement faciliter la négo s’il voit ses 10 pigeons sur le point de s’envoler. Effectivement, il revient à des prix plus raisonnables (4000) mais en pickup, pas en bus. Ce n’est pas tout à fait le même confort loin s’en faut mais il est déjà 13h30 passées, nous n’avons pas trop le choix car c’est 5h de trajet pour Kalaw et 7h pour pour le lac Inle. Le temps que le pickup arrive, il est maintenant 14h, comble de malchance, il n’est pas de première jeunesse et déjà chargé comme un mulet de marchandises sur le toit. Les deux banquettes permettent d’asseoir maxi 6 personnes et nous sommes maintenant 10. 2 à l’arrière, ce sont les allemands qui s’y collent, les 2 japonais à l’avant à côté du chauffeur, c’est double prix (8000), nous commençons à protester encore, mais ça ne les gêne pas de payer alors bon…J’en profite pour appeler la Guesthouse où j’ai réservé pour dire que je risque d’arriver tard, elle me dit « pas de problème, je vous garde la chambre ». Avec le certificat de moralité qu’elle m’a presque demandé l’autre jour, je ne veux pas passer pour une touriste malpolie, ni qu’elle loue la chambre à quelqu’un d’autre.
Enfin, nous partons, j’ai demandé si le trajet serait direct, le chauffeur a acquiescé mais au final, nous continuerons de prendre des passagers sur le toit ou à l’arrière, ce qui n’accélère pas notre progression. C’est plutôt « roots », à peine la place de mettre les jambes, on se prend la poussière et les fumées d’échappement plein la figure, et la tête touche presque le toit, bref, on a vu nettement mieux ! Au bout d’une heure dans une plutôt bonne ambiance, nous arrivons à Thazi où nous déposons Sylvie et Laurent qui continuent demain en train pour la beauté des paysages, puis au bout d’une autre heure, nouvel arrêt pipi-resto. Tout allait plutôt pas trop mal, même si nous avancions comme des escargots, jusqu’à ce que nous abordions la montagne. Le chauffeur devait avoir un pressentiment parce que nous avons fait un arrêt spécial pour acheter un petit bouquet « porte-bonheur » d’une sorte de muguet sans fleur qui a été accroché au rétro du pickup. Les passagers mâles ont également émis quelques doutes sur le moteur  au vu de certains bruits, perso, je n’y connais rien, des transports pourris j’en ai déjà pris et suis toujours arrivée à bon port. 20 mn après la dernière pause, encore un arrêt, le chauffeur lève le capot et Gilles voit à sa mine que ca n’augure rien de bon. Nous descendons, de l’eau s’écoule sous le véhicule, a priori le réservoir est percé et le démontage commence. Deux des passagers birmans grimpent sur un autre pick up chargé à mort qui s’est arrêté et s’en vont, quand les rats fuient le navire, c’est que le naufrage est proche. Nous allons faire quelques provisions de gâteaux à un petit stand perdu au milieu de nulle part, parce que vu comment c’est parti, on ne sait pas trop comment ça va se finir. Le coucher de soleil a commencé, ce soir, pas de coucher sur les temples ou la rivière,  ce sera coucher de soleil sur un pickup en panne mais ca a aussi son charme 😉 Le chauffeur a terminé le démontage du réservoir d’eau, hèle une voiture qui passe et se barre avec, nous laissant livrés à nous-mêmes sur le bord de la route, il est 17h30. Quand revient-il ? Que va-t-il faire ? Mystère ! Quand même, parce qu’on a de la chance, il y a en face de notre pickup en carafe, un bâtiment (dont la finalité n’est pas très claire) avec quelques types qui nous regardent intrigués et dont un parle particulièrement bien anglais. Je vais le voir pour lui demander combien il nous reste à faire et qu’est ce que nous devons faire, attendre ? Partir ? Il me dit qu’il va essayer de nous arrêter un autre transport, mais tous ceux que nous avons vus jusque là sont chargés au delà du raisonnable soit en marchandises, soit en personnes (souvent sur le toit), il semble difficile de conserver le groupe en l’état. Et là, coup de bol monstre, 5mn plus tard, passe un type  à vide, il va à Kalaw, ce n’est pas ma destination mais c’est sur la route et il accepte de nous emmener moyennant 3000 par personne que je fais redescendre à 2000 vu que nous avons quand même déjà payé notre trajet et qu’en plus, c’est quand même une manne inespérée qui lui tombe du ciel. Vite, les gars déficellent les sacs du toit du pickup en panne, et nous nous transférons rapidement vers le nouveau . 20h15, nous sommes à Kalaw, renseignement pris, il est trop tard pour rejoindre le lac Inle, je me vois contrainte d’appeler l’hôtel pour dire que je suis désolée mais que je ne pourrai pas venir et de passer la nuit à Kalaw. J’ai trouvé facilement une chambre (20$), un peu les boules pour la résa mais vraiment impossible de faire autrement, je suis crevée, couverte de poussière mais néanmoins bien contente d’être arrivée. Finalement, cet arrêt bouleverse tous mes plans, est ce que je vais demain à Inle ? Est ce que je passe quelques jours comme initialement prévu ici ? Je n’en sais rien et chaque chose en son temps. Après avoir gagné haut la main la palme de la chambre la plus pourrie, la Birmanie ce soir, remporte un doublé avec le trajet le plus galère, je me rappellerai longtemps de mon voyage en Birmanie, je crois ! Sinon, pour finir cet article, mention spéciale à mon groupe qui malgré les aléas a su rester « zen », j’ai particulièrement été bluffée par Hélène et Jean-Charles (71 et 75 ans) qui ont supporté sans broncher, la route défoncée, le froid et la poussière, j’espère sincèrement avoir la même capacité à leur age.
Serrés dans un pickup !
Serrés dans un pickup !

Réveil 6h15 pour ne surtout pas rater le bus de 7h qui aurait du me permettre d’arriver vers 17h au fameux lac Inle. Même eu le temps de prendre un petit déjeuner, ce qui ne sera pas du luxe au vu de la journée à venir. 7h10, le bus arrive, il est plutôt basique, et déjà 8 touristes dedans. Il se remplit rapidement, les strapontins se déplient, se replient à chaque arrêt, le but étant de faire rentrer un maximum de birmans à l’intérieur. Quelques arrêts pipi et boissons/snacks plus tard (j’en ai profité pour gouter les chips locales, avec un bon goût de pomme de terre mais qui tiennent au corps, puisque l’estomac lesté d’huile, je n’ai plus trop eu faim par la suite), nous arrivons à Mektila et c’est là que les ennuis commencent. Comme dit plus haut, le bus direct était complet, mais la patronne de la Guesthouse où j’ai réservé m’avait dit qu’il y aurait plein de bus pour rejoindre d’abord Shwenyang d’où je pourrais ensuite rallier Nyangshwe (et le fameux lac Inle). En fait, à Meiktila, le bus nous arrête près d’un autre bus plus petit en nous disant qu’il nous emmènera où nous le souhaitons. Nous sommes donc (les 8 touristes) débarqués là un peu avant midi. Au moment d’acheter les tickets, un type nous dit d’attendre, qu’un autre bus amenant d’autres touristes va arriver et que nous partirons à ce moment là, vers midi trente.

C’est l’occasion de faire connaissance, j’ai déjà écrit mon aversion à me retrouver dans des groupes franco-français mais celui-la est plutôt sympa. Un couple (Sylvie et Laurent) qui se rend à Thazi, deux autres couples, un français, Hélène et Jean-Charles, et un allemand dont la fille est a priori malade comme un chien, vont eux à Kalaw. Restent deux solos, Gilles et moi, en route pour le lac Inle. Laurent, un voyageur expérimenté et prévoyant, sort la bouteille de pastis pour faire passer le temps, les discussions vont bon train sur la bouffe, le vin, les autres voyages, nous ne voyons pas trop le temps passer. Deux japonais sont arrivés entre temps (j’apprendrai un peu plus tard qu’ils sont partis eux de Bagan à 9h, soit 2h après nous) et tout d’un coup, Gilles arrive en disant que le chauffeur nous demande 10$ par personne. En fait, après vérification, il veut 10000 Kyats/personne (soit 10 euros) alors que le prix maximum n’aurait pas du excéder 4000. Le touriste est certes un pigeon mais il y a des limites quand même !!! Le conciliabule commence mais il n’en démord pas, alors je propose de décharger les sacs du toit du bus, ce qui devrait normalement faciliter la négo s’il voit ses 10 pigeons sur le point de s’envoler. Effectivement, il revient à des prix plus raisonnables (4000) mais en pickup, pas en bus. Ce n’est pas tout à fait le même confort loin s’en faut mais il est déjà 13h30 passées, nous n’avons pas trop le choix car c’est 5h de trajet pour Kalaw et 7h pour pour le lac Inle. Le temps que le pickup arrive, il est maintenant 14h, comble de malchance, il n’est pas de première jeunesse et déjà chargé comme un mulet de marchandises sur le toit. Les deux banquettes permettent d’asseoir maxi 6 personnes et nous sommes maintenant 10. 2 à l’arrière, ce sont les allemands qui s’y collent, les 2 japonais à l’avant à côté du chauffeur, c’est double prix (8000), nous commençons à protester encore, mais ça ne les gêne pas de payer alors bon…J’en profite pour appeler la Guesthouse où j’ai réservé pour dire que je risque d’arriver tard, elle me dit « pas de problème, je vous garde la chambre ». Avec le certificat de moralité qu’elle m’a presque demandé l’autre jour, je ne veux pas passer pour une touriste malpolie, ni qu’elle loue la chambre à quelqu’un d’autre.

Enfin, nous partons, j’ai demandé si le trajet serait direct, le chauffeur a acquiescé mais au final, nous continuerons de prendre des passagers sur le toit ou à l’arrière, ce qui n’accélère pas notre progression. C’est plutôt « roots », à peine la place de mettre les jambes, on se prend la poussière et les fumées d’échappement plein la figure, et la tête touche presque le toit, bref, on a vu nettement mieux ! Au bout d’une heure dans une plutôt bonne ambiance, nous arrivons à Thazi où nous déposons Sylvie et Laurent qui continuent demain en train pour la beauté des paysages, puis au bout d’une autre heure, nouvel arrêt pipi-resto. Tout allait plutôt pas trop mal, même si nous avancions comme des escargots, jusqu’à ce que nous abordions la montagne. Le chauffeur devait avoir un pressentiment parce que nous avons fait un arrêt spécial pour acheter un petit bouquet « porte-bonheur » d’une sorte de muguet sans fleur qui a été accroché au rétro du pickup. Les passagers mâles ont également émis quelques doutes sur le moteur  au vu de certains bruits, perso, je n’y connais rien, des transports pourris j’en ai déjà pris et suis toujours arrivée à bon port. 20 mn après la dernière pause, encore un arrêt, le chauffeur lève le capot et Gilles voit à sa mine que ca n’augure rien de bon. Nous descendons, de l’eau s’écoule sous le véhicule, a priori le radiateur est percé et le démontage commence. Deux des passagers birmans grimpent sur un autre pick up chargé à mort qui s’est arrêté, et s’en vont, quand les rats fuient le navire, c’est que le naufrage est proche.

Nous allons faire quelques provisions de gâteaux à un petit stand perdu au milieu de nulle part, parce que vu comment c’est parti, on ne sait pas trop comment ça va se finir. Le coucher de soleil a commencé, ce soir, pas de coucher sur les temples ou la rivière,  ce sera coucher de soleil sur un pickup en panne mais ca a aussi son charme 😉 Le chauffeur a terminé le démontage du réservoir d’eau, hèle une voiture qui passe et se barre avec, nous laissant livrés à nous-mêmes sur le bord de la route, il est 17h30 et il fait presque nuit. Quand revient-il ? Que va-t-il faire ? Mystère ! Quand même, parce qu’on a de la chance, il y a en face de notre pickup en carafe, un bâtiment (dont la finalité n’est pas très claire) avec quelques types qui nous regardent intrigués et dont un parle particulièrement bien anglais. Je vais le voir pour lui demander combien il nous reste à faire et qu’est ce que nous devons faire, attendre ? Partir ? Il me dit qu’il va essayer de nous arrêter un autre transport, mais tous ceux que nous avons vus jusque là sont chargés au delà du raisonnable soit en marchandises, soit en personnes (souvent sur le toit), il semble difficile de conserver le groupe en l’état. Et là, coup de bol monstre, 5mn plus tard, passe un type  à vide, il va à Kalaw, ce n’est pas ma destination mais c’est sur la route et il accepte de nous emmener moyennant 3000 par personne que je fais redescendre à 2000 vu que nous avons quand même déjà payé notre trajet et qu’en plus, c’est quand même une manne inespérée qui lui tombe du ciel. Vite, les gars déficellent les sacs du toit du pickup en panne, et nous nous transférons rapidement vers le nouveau . 20h15, nous sommes à Kalaw, renseignement pris, il est trop tard pour rejoindre le lac Inle, je me vois contrainte d’appeler l’hôtel pour dire que je suis désolée mais que je ne pourrai pas venir et de passer la nuit à Kalaw. J’ai trouvé facilement une chambre (20$), un peu les boules pour la résa mais vraiment impossible de faire autrement, je suis crevée, couverte de poussière mais néanmoins bien contente d’être arrivée.

Finalement, cet arrêt bouleverse tous mes plans, est ce que je vais demain à Inle ? Est ce que je passe quelques jours comme initialement prévu ici ? Je n’en sais rien et chaque chose en son temps. Après avoir gagné haut la main la palme de la chambre la plus pourrie, la Birmanie ce soir, remporte un doublé avec le trajet le plus galère, je me rappellerai longtemps de mon voyage en Birmanie, je crois ! Sinon, pour finir cet article, mention spéciale à mon groupe qui malgré les aléas a su rester « zen », j’ai particulièrement été bluffée par Hélène et Jean-Charles (71 et 75 ans) qui ont supporté sans broncher, la route défoncée, le froid et la poussière, j’espère sincèrement avoir la même capacité à leur age.

Les voyages de Pascale

Ce blog constitue ma mémoire du voyage, j'aime à penser que vous voyagez en le lisant...

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Une réflexion sur « Bagan – Kalaw »

  1. Bonjour Pascale, j’aimerais aussi prendre, comme vous, un bus local, pour faire le trajet de Bagan à Kalaw. Vous rappelez-vous comment vous avez trouvé ce bus svp ? Merci

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