Petra

Couleurs de Petra
Couleurs de Petra

La journée parfaite. Météo idyllique, ciel bleu et visibilité excellente toute la journée, bien mieux qu’hier pour les photos même si en contrepartie, il a fait beaucoup plus chaud ! Après un petit déjeuner moyen à l’hôtel, je suis partie en quête de patisseries pour mon déjeuner et d’argent frais au distributeur. Pour l’argent, le distributeur n’a pas voulu accéder à ma demande, sans justifier du motif, il va falloir que je me hasarde dans le centre ville d’Aqaba demain pour arranger tout ça, par contre, pour les pâtisseries, j’ai eu plus de succès et suis ressortie avec 4 appétissants desserts non identifiés pour seulement 1 JOD, autant dire une misère !

Dès 8h30, j’étais donc à Petra avec pour objectif : « le Haut lieu du sacrifice », et qui dit « haut », dit paquet de marches à monter ! Là où le guide annonçait 30mn, j’ai mis plus d’une heure (mon rythme de montée est aussi lent que mon rythme de conduite !) mais quelle vue à l’arrivée !On englobe tout le site, c’est tout à fait splendide. Ensuite, deux possibilités, redescendre par le même chemin ou faire une boucle, j’ai pris la boucle et je ne l’ai pas regretté. J’ai quasiment fait le parcours toute seule, personne en vue, et beaucoup de monuments que je ne soupçonnais pas, j’ai compris hier pourquoi la dame du pays basque me disait que le site était plus grand que ce qu’elle pensait !

J’ai craqué et acheté des cartes postales à une vieille dame quasi aveugle qui m’a offert un thé délicieux (et bien bouillant, le verre ayant été vaguement nettoyé d’un coup de doigt à l’intérieur !). Le thé ici, on vous en offre tout le temps, à chaque arrivée dans un hôtel notamment, et à part au début où j’ai eu des sachets, maintenant, c’est du bon thé, avec de la menthe ou de la cardamome ou de la sauge ou les deux ou les trois, ça dépend…Bref super balade de près de 3h30 pauses comprises, mais après le déjeuner (mes 4 pâtisseries !), j’ai coupé court, c’est à dire visité l’église byzantine (belles mosaïques en rénovation, avez-vous déjà vu des mosaïques sous perfusion ??? moi oui !!!), puis repris le chemin du retour sous un soleil de plomb, un peu dur. Pour conclure sur Petra, c’est vraiment grandiose, je pense avoir eu de supers conditions de visite, peu de monde et un temps agréable. Seuls bémols, les deux plaies de Petra : 1 – les générateurs (eh oui le prix à payer pour conserver au froid les boissons des touristes, c’est un ronron permanent aux abords des hauts lieux du site, 2- les équidés (et camelidés ?) au crottin omniprésent et surtout les ânes qui permettent aux touristes fainéants ou fatigués d’accéder aux sites avec escaliers interminables…Les pauvres bêtes se cognent des centaines de marches, ployant sous le poids du touriste, qui finalement regrette presque d’avoir pris cette solution devant son inconfort.

J’ai ensuite pris la route de mon camp bédouin, normalement un moment fort du séjour, avec nuit sous la tente. J’ai trouvé facilement, même si Google maps n’indiquait pas de route pour y accéder, pour une fois, c’était super bien fléché ! La route de Little Petra est très belle, on surplombe le site, un vrai régal et aucune circulation, on a l’impression d’être le seul privilégié à pouvoir accéder à cet endroit. Le camp est bien paumé au bout d’une piste, entouré de rochers, pas de risque de réveil par le muezzin à 4h du matin comme la nuit dernière. La tente est équipée de vrais lits, les sanitaires sont propres et il y a même un sèche-cheveux, de quoi satisfaire les plus exigeantes 🙂

Du thé à l’accueil, 3 verres, je ne sais pas si je vais pouvoir dormir ce soir car c’est du thé noir mais il est si bon qu’on n’en refuse pas un petit verre de plus !

Départ ensuite pour Little Petra, j’étais un peu réticente mais le gars du campement m’a dit que ca valait le coup et que c ‘était tout près, 20 mn à pieds, alors j’y suis allée… en voiture 🙁 Trop mal aux jambes. Sympa, Little Petra, colonisée par les Français, je n’ai vu que ça, une idée de ce que pouvait être Petra avant son développement touristique intensif. J’ai passé près d’une heure à discuter avec Khaled (j’ai refusé le thé de sa mère, trop de thé pour la journée !), un bédouin qui a un stand là bas, à qui je n’ai rien acheté mais qui aime discuter et qui parle un bon anglais comparé aux autres. A noter aussi que le français des guides francophone est excellent, j’ai eu quelques aperçus ce matin, vraiment parfait. En plus des sujets bateaux comme l’age du mariage, l’école (pour lui de 6 à 8, juste le temps d’apprendre à lire et écrire l’arabe), on a aussi parlé un peu drogue, a priori, ca ne rigole pas en Jordanie, pour du haschich, il a fait 8 jours de prison (et on lui a coupé les cheveux !), son cousin arrêté avec 35 kg (cocaïne, cannabis, ecstasy) entre Israel et la Jordanie, a pris 7 ans. Pas moyen de payer non plus pour arranger le coup, pas trop de corruption visiblement. En tout cas, tous s’accordent à dire que les problèmes (euphémisme encore) des régimes égyptiens et syriens, ont clairement fait baisser la fréquentation touristique en Jordanie.

Retour au campement, papotage en attendant le dîner avec des canadiens et des néerlandais, tout bénef pour mon anglais même si parfois, j’ai encore du mal à suivre. Par contre, vers 20h00, débarquement d’un groupe d’italiens (une quinzaine), a priori, non attendus vue l’effervescence qui s’est emparée du personnel. Déjà, ils ont squatté les banquettes autour du feu, nous nous sommes regardés avec les autres en nous disant que la soirée s’annonçait galère… Le dîner a finalement été servi sous forme de buffet (correct mais pas exceptionnel). Les italiens parlaient fort, mes voisins de table se sont éclipsés pour cause de lever aux aurores, je me suis commandé une chicha-pomme, (bien qu’on m’ait demandé si j’en fumais parfois au haschich) et suis allée la fumer au coin du feu. Et là début du show…Pas un show télécommandé, une ambiance vraiment naturelle, les rochers derrière le camp se sont illuminés (féerique), le thé a coulé à flot(plus de 10 verres, je pense dans la soirée) et les chansons ont débuté, le tout dans une ambiance « bonne franquette » que je n’ai jamais connue ailleurs. Etant la seule fille solo, j’ai aussi été chouchoutée par le bel Ali (le « public relation » du camp, celui qui passe voir tous les hôtes pour s’assurer que tout va bien, un peu Jonnhy Depp dans Pirates de Caraibes, oeil charbonneux, longs cheveux noirs et le keffieh qui va bien). Et une petite couverture au cas où j’aurais froid, et un nouveau charbon pour ma chicha et des « you’re beautiful » à n’en plus finir, je suis restée jusqu’à minuit passé à regarder des étoiles.

Cette soirée a vraiment été mémorable et restera sans doute un des meilleurs souvenirs de ce voyage.

Les voyages de Pascale

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