Arbeit macht frei...

Dachau

J’ai bien réfléchi hier soir voire pas très bien dormi. Aller à Dachau ou pas ? Finir un séjour détente par une visite d’un camp de concentration n ‘est pas une évidence. Pour autant, je suis sur place, j’ai deux heures à consacrer au lieu, plus je remonte sur Munich, plus le ciel est bleu et je décide finalement d’aller au mémorial. Le lundi de Pentecôte est un jour férié très respecté en Bavière et ça a l’avantage de m’offrir des routes très dégagées et donc plus de facilité pour trouver mon chemin. Partie à 8h30 de Oberammergau, je suis arrivée à 10h00 sur le parking du mémorial. J’ai eu deux heures à consacrer au site, il en aurait fallu clairement le double. Hier soir, j’ai préparé ma visite en sélectionnant les endroits à voir.

Après avoir franchi la tristement fameuse grille « Arbeit macht frei » (le travail rend libre), j’ai commencé par les baraquements reconstruits (de la trentaine d’autres, on ne voit plus que les fondations a priori reconstruites elles aussi) avec les toilettes communes, les lavabos, les lits entassés, le tout très spartiate, dans lesquels on imagine des conditions de vie dégradantes sachant qu’en plus le camp prévu pour 6000 personnes en hébergeait plus de 32000 à la libération par les américains.

J’ai poursuivi ensuite par le fond du camp, la partie SS où on trouvait entre autres un élevage de lapins angora (Fourrure pour les uniformes SS) et un bordel avec des prisonnières d’un autre camp obligées de se prostituer. Tout a été rasé et on trouve des monuments religieux (juif, catholique, orthodoxe) bâtis dans les années 60.

A côté, la partie à visiter la plus dure, je pense, interdite aux moins de 12 ans, les fours crématoires et surtout la chambre à gaz. Bien sur que j’en avais entendu parler mais d’entrer dans cette pièce en fait mesurer encore plus l’horreur avec ses fausses bondes de douches, la douche étant le prétexte pour y faire entrer les malheureux qui allaient y périr.

Pour finir, le musée, très documenté, vraiment intéressant, où on découvre au fur et à mesure de l’avancée, l’horreur de cet endroit, des catégorisations de prisonniers, et non pas seulement des juifs, mais des homosexuels, des roms, des communistes etc… aux expérimentations humaines, en passant par les brimades.

Le tout peut, je pense, se résumer par la phrase suivante prononcée par un chef de gardiens à l’attention de nouveaux arrivants :  » Vous êtes sans droits, sans honneur et sans défense. Vous êtes un tas de merde et vous serez traités comme tel ». Édifiant.

Retour ensuite à l’aéroport, rendre la voiture, suffit de la stationner dans une des nombreuses files dédiées au retour en laissant les clefs dessus et attente de mon vol retour pour Nantes avec un bretzel et une bière.

Alors, c’était comment la Bavière ?

C’était très bien, surtout avec le beau temps de samedi. Les châteaux sont beaux, les vallées sont vertes, la neige est bien blanche et on y mange bien. Une très bonne surprise.

Les voyages de Pascale

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