Partie de Rennes à 11h, arrivée à Amman à presque 4h du matin (avec une heure de retard), le voyage n’a pourtant pas été des plus reposants…Les vols Turkish airlines ont été plutôt agréables avec un espace pour les jambes rarement vu sur la première partie du parcours jusqu’à Istanbul. L’aéroport d’Istanbul où je suis allée en 2002 ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, celui où je suis arrivée hier n’a rien à voir avec mes souvenirs, flambant neuf, moderne, limite clinquant ! Quant à l’arrivée à Amman, elle a été facile, à part le passage au service des visas avec l’équipe de football de Mauritanie qui a fichu la pagaille au guichet…Il était donc largement 4h passées quand je suis arrivée dans le hall pour récupérer ma voiture, mais personne ne m’attendait. Le monsieur du point Information a obligeamment appelé l’agence et 20 mn plus tard, ma Kia Picanto toute neuve à boite automatique est arrivée, 3000 km, je suis sa première cliente ! A 5h du matin, après un thé offert par le loueur, j’entame donc une leçon de conduite avec boite automatique, un seul principe, ne jamais utiliser la jambe gauche sur les pédales. Il fait presque jour, je n’ai pas envie de dormir, je décide donc de prendre la route pour Madaba et ensuite de filer vers Dana..
Bon, soyons franc, je me suis perdue, une fois, deux fois, non, je vais arrêter de les compter ! Ma technique est maintenant rôdée, quand je ne sais plus où je suis, je m’arrête et demande, chaque fois, des Jordaniens me proposent de les suivre jusqu’à l’embranchement que j’ai raté. Au lieu des 40mn annoncées, j’ai mis 1h à arriver à Madaba qui a été une vraie galère à 6h du matin, du monde partout, des rues étroites, alors j’ai préféré filer sur le Mont Nébo pour faire quelques photos mais en fait, le site n’ouvrait qu’à 8h, j’ai donc enquillé sur la route du Roi. Il m’a fallu 2h pour arriver à Al Karac où j’ai fait une petite sieste d’une heure à l’ombre d’un arbre dans la voiture, avant de visiter le château. Sympa, un bon petit break au milieu de toute cette route mais la forteresse en elle même n’est pas inoubliable. La portion entre Madaba et Karac vaut surtout pour la traversée du wadi mujib, splendide. Après des kilomètres de routes insipides, on arrive en surplomb d’une vallée avec en face un plateau immense aux contreforts qui semblent avoir été sculptés, tout dans un camaieu de jaune, sable, or d’une belle homogénéité, seulement cassée par endroit par le serpent gris de la route. Et quel silence, si la circulation dans les villes et leurs abords est dense, autrement, elle reste anecdotique, on n’entend que le vent qui souffle d’ailleurs assez fort !
Après Karak, on retrouve le même type de paysages en allant sur Al Tafila. La conduite reste quand même éprouvante, vigilance de tous les instants obligatoire entre les piétons, les animaux, les autres véhicules déboitant sans clignotant sans oublier les panneaux inexistants aux embranchements !
Finalement, Dana est apparue au détour d’un virage, encore une superbe vallée avec un petit village en pierres sèches accroché au versant d’une colline, trop beau, ça tombe bien, c’est là que je dors ce soir. 13H, j’ai ma chambre, c’est spartiate, la salle de bain est sur le pallier mais l’ambiance est super et surtout, c’est désert. Un constat, les immondes couvertures chinoises à fleurs (ou animaux) déjà vues en Asie du Sud Est ont également colonisé le moyen-orient, incroyable comment elles sont devenues le « must-have » des guesthouses du monde entier !
Je prends un thé et décide d’aller photographier le village. Tout est quasiment en ruines à part 3 guesthouses. Renseignements pris, seulement 3 familles y vivent, mais vu les travaux engagés, celui devrait s’arranger. J’ai eu un tour guidé personnel par Attala, un jordanien charmant travaillant sur le site avec qui j’ai fait le tour de toutes les maisons du village. Rénovation avec des enduits à la terre, des sortes de carreaux de terre, tout ça devrait à terme devenir des hôtels ou coffee shop mais il reste encore du boulot. J’ai même eu droit à un cadeau, une piécette de sa boite à trésors contenant toutes sortes de petits objets trouvés sur le site, que j’ai refusée, ce qui provient de Jordanie doit y rester.
Retour ensuite à l’hotel vers 16h pour une bonne sieste de 2h avant mon premier repas jordanien, avec tout ce que j’ai avalé dans l’avion, je n’ai pas eu faim ce midi. Ce sera poulet au BBQ cuisiné par Ali, le proprio, dans des proportions gargantuesques, pas pu finir mon assiette. Au dodo pour récupérer définitivement de ma nuit précédente et attaquer Petra demain au mieux de ma forme !