Siqujor – Maria

Tout était pourtant bien parti. J’avais commencé par une balade aquatique ensoleillée, puis discuté avec Arlene, la propriétaire du resort à qui j’avais raconté mes déboires de chauffeur et qui m’avait expliqué comment rejoindre pour moins de 80 php ma prochaine destination en prenant les tricycles en commun. C’est comme avec les jeepneys, sauf que là, c’est sur un tricyle. On peut y monter jusqu’à 7 en incluant le chauffeur ! A ce compte, le malheureux n’est plus assis sur la selle mais sur le réservoir…

Donc, en partant à 11h, il m’a quand même fallu près de 2h00 pour arriver à Sandugan Beach, LA PLAGE où il faut absolument réserver, tellement ‘elle est bien. Le chauffeur de tricycle me laisse à l’entrée du resort « Islanders paradise » et j’arrive à la réception, confiante. En face de moi, la réceptionniste ouvre de grands yeux et va chercher sa patronne, qui me dit : Vous n’avez pas reçu mon mail ??? Ben non, depuis que je suis à Siquijor, pas moyen d’y avoir accès, hier je me suis même heurtée à un irréfutable « No signal ». J’avais reçu de sa part lundi un mail me confirmant la dispo et me demandant de faire un paiement par internet de 20$ d’acompte ce que j’ai fait immédiatement. Donc, c’est complet, je suis là comme une andouille dans un trou paumé avec un seul resort de secours à côté mais en général, les deux sont complets. Elle me dit qu’il y a un cottage à 1 km tenu par un français, si j’ai bien compris. J’exprime quand même ma déconvenue et que j’ai un sac de 15 kg à porter. Alors, elle demande à sa réceptionniste de me le porter, la pauvre !

Nous commençons donc un vrai chemin de croix le long de la plage, c’est marée haute, pour arriver au Kiwi resort le voisin, complet bien sur. On continue, la plage est de plus en plus sale, c’est moitié une mangrove, la mer est agitée, aucune envie de rester ici. On arrive (je me suis entaillée le tibia au passage en enjambant un arbre et saigne abondamment, ce qui ajoute à mon énervement) à une maison de particulier qui aurait des chambres à louer. C’est la zone complète, le terrain est cerné de barbelés. Le monsieur arrive et m’annonce 700 php pour une chambre pas encore prête. Je ne me vois pas passer l’après-midi ici, quand je demande où manger, il faut se retaper le trajet inverse au milieu des ordures, ça commence à faire beaucoup. Quand je demande à voir la chambre, elle n’a qu’une minuscule fenêtre, doit faire 8 m² à tout casser, quant à la salle de bains, j’ai rien vu et là, c’en est trop… Ben vous allez pas le croire, j’ai refusé cette opportunité unique de dormir chez l’habitant, tandis que je me demandais comment j’allais quitter cet endroit de cauchemar !!! Il faut encore se taper 1 km pour rejoindre la route principale, heureusement, la pauvre réceptionniste qui est toujours là et me regarde d’un air désespéré, me dit qu’elle va m’aider. On fait 300 m et là, elle demande à un mec de m’emmener en moto jusqu’au prochain resort, « le rocky beach ». Sauf qu’hier, j’ai croisé 2 français qui en revenaient me disant que c’était complètement pourri. Je demande finalement au gars de me laisser au bord de la route et commence à attendre le bus pour Lazi qui pourrait me laisser près de Saladoong beach.

Une demi-heure plus tard, je suis dans le bus où le contrôleur ne parle pas anglais. Arrivée à l’embranchement de Saladoong beach, je ne le sens pas, ça m’a l’air désert, je continue finalement jusqu’à un resort indiqué dans le guide « Princesa Bulakna resort », plus cher que mon budget habituel (1200 php la nuit) mais faut absolument que je trouve quelque chose de sympa pour me remonter le moral. J’ai même pensé à quitter Siquijor pour Bohol dès ce soir mais le bateau est à 9h00 du soir, arriver à minuit à Bohol, je ne le sens pas non plus.

Je finis par atterrir au « Princesa Bulakna resort» (arrêt du bus à Maria puis moto-taxi). Les chambres les moins chères sont à 1300 php petit déjeuner inclus, je demande une réduction comme je suis seule, tu parles, une fois que tu es ferrée, ils te tiennent ! C’est tellement paumé que je suis la seule cliente. J’ai un bungalow super équipé (clim et eau chaude) haut-perché avec vue sur mer, il me faut descendre une volée de marches pour accéder au resto et à la plage. Il y a une belle bande de sable et même un terrain de volley. En face, un sanctuaire marin, par contre beaucoup de sachets plastique jonche le sol même si deux gars tentent de les ramasser. Cerise sur le gâteau, une piscine en escaliers avec 4 bassins pour moi toute seule surplombant la mer. Cet après-midi, je me baigne, je me baigne et je me rebaigne !!! J’ai exploré également le sanctuaire marin, superbe, quelques coraux cassés mais ils sont tellement proches de la surface que ça paraît inévitable. Demain matin, à marée basse, ça devrait être splendide. Il faut juste faire attention à ne pas marcher sur un oursin, car il faut beaucoup marcher avant d’avoir de l’eau jusqu’aux genoux pour pouvoir nager avec les palmes. Pas de coucher de soleil ce soir, je suis plein est. Diner au resto d’un marlin surgelé grillé un peu sec mais accompagné d’une sauce piment extra.

Les voyages de Pascale

Ce blog constitue ma mémoire du voyage, j'aime à penser que vous voyagez en le lisant...

Voir tous les articles de Les voyages de Pascale →

Laisser un commentaire