Hier soir, en rentrant mettre en ligne mon récit, une dame d’une soixantaine d’années en pousse-pousse m’a abordée, et m’a demandé si je voulais discuter devant un thé. Pendant 10 mn, je me suis crue en Malaisie, un intérêt désintéressé, juste l’envie d’échanger mis j’ai vite dechanté quand elle a commencé à me demander combien j’avais payé ci ou ça, qu’elle a sorti une liste manuscrite façon guide de voyage de 6 pages de son sac. Ce n’était pas non plus du racolage avec des gros sabots mais j’ai eu un peu de mal à m’en dépêtrer. Ca m’a un peu rendue méfiante, c’est vrai qu’on arrive en Birmanie avec, je pense, un a priori hyper positif sur les gens car c’est ce que tout le monde met en avant, pour autant, ca reste un peu pauvre et certains veulent tirer leur épingle du jeu… [Rajout a posteriori : un couple de touriste a fait appel aux services de Kitty, c’est son nom, et ont passé une excellente journée avec elle, ils lui ont donné 10000 kyats, elle demande de donner ce que l’on veut, donc peut-être une mauvaise intuition de ma part ou pas de bol d’être tombée sur elle le premier soir…] Sinon, ce matin, je me suis levée (pas de bonne heure) , vers 9h30 pour aller au petit déjeuner qui ferme à 10h, et je me suis recouchée jusqu’à 11h30, puisqu’il fallait libérer la chambre à 12h et que je savais que j’allais crapahuter au moins jusqu’à 18h sans endroit où me poser. Rangoon ne m’a pas particulièrement emballée, elle n’est ni authentique, ni moderne, un étrange mélange. On y retrouve les mêmes éléments que dans toute ville asiatique, des rues spécialisées dans certains commerces, de la street food à tous les coins de rue, les woks et braseros surgissent le soir de toutes parts. Quelques particularités quand même, une circulation à droite, avec les volants des voitures à droite pour la plupart, pas de klaxons et pas non plus de deux roues motorisés. J’ai commencé par changer 300 dollars en Kyats, je suis allée dans une banque, le taux était de 795 K pour 1 $ si en billet de 50 (en billet de 100, on monte à 815 mais difficile visiblement d’avoir des 100 $ en France), j’ai donc donné 6 billets de 50 et en échange, j’ai eu….100 billets de 1000, 25 billets de 5000 et quelques billets de 1000 pour boucler le tout, soit une liasse impressionnante, qui est encore venue alourdir mon sac…
Après ca, en route pour la balade, j’ai suivi l’itinéraire conseillé par le Lonely Planet, ouais pas terrible, quelques batiments coloniaux, une vraie galère pour traverser les routes, peu de passages piétons, rien que des voitures qu’on hésite à braver. Je pensais voir la rivière mais tout est barricadé derrière de grandes palissades, pas l’éclate. J’ai ensuite continué sur le marché Bogyoke, beaucoup de magasins assez modernes, pour les bijoux, les mariées, les antiquités, les tissus, pas été bluffée non plus. Il faisait en plus assez chaud, j’ai décidé de pousser pour prendre un verre au « Feel Myanmar food », non loin du musée national, une trotte d’une bonne demi-heure, très étrange car on se croirait sorti de la ville, maisons à l’abandon, végétation non maitrisée et tout d’un coup, retour à la civilisation avec des magasins (de golf, un must ici apparemment), des restos et deux ambassades sublimes protégées par de hauts murs : l’Indonésie et la France, tout d’un coup, on se serait cru à Hanoï dans le quartier des ambassades.
Après un bon fruit shake à l’ananas (ils sont délicieux les ananas ici, sucrés et juteux), j’ai décidé d’aller faire un massage, une seule adresse dans le guide, pas à côté bien sur, je me mets en route mais au bout de 20 mn, je me suis laissée convaincre par un cycliste de me déposer. Il y a ici d’étranges petits vélos side-car avec deux places dos à dos pour les passagers mais moi j’ai eu droit à la carriole de transport de marchandises. Remarque, c’était pas cher non plus, 200 (0,25 $), et même le type a voulu baisser le prix à 150, j’ai rarement eu de négociations dans ce sens là 😉 Je me suis donc fait un bon kilometre et demi assise à la place d’un sac de marchandises, ca a bien fait rire tout le monde, on s’est fait klaxonner un max.
J’ai fini par arriver au salon de massage, un truc qui a l’air moitié fermé, tables et chaises abandonnées en devanture mais une fois dedans, c’est une petite fourmillière, j’ai donc bénéficié d’un massage réflexologie accompagné de soins pendant 1h20 mn, la seule petite innovation par rapport à ceux que j’ai déjà eus, est l’ajout de gros sel dans l’eau et le frottage vigoureux de la plante au sel ! Enfin, c’était bien bon, et je suis repartie pour voir le coucher de soleil sur le lac Kandawgyi en longeant la pagode Shwedagon (que je visiterais au retour) mais je suis arrivée trop tard, le lac fermait à 6h, un peu déçue. Retour en ville et diner dans un indien pour un byriani qui tenait bien au corps.
Je suis ensuite repassée chercher mon sac à l’hôtel et le réceptionniste m’a indiqué une famille qui allait prendre le même bus que moi. Je leur ai demandé si on pouvait partager le taxi pour la gare routière, la dame a acquiescé mais quelques instants plus tard, le réceptionniste m’a dit que le chauffeur n’était pas d’accord. Mais la dame est sortie discuter le bout de gras et m’a dit que c’était ok, vraiment très sympa. On était un peu serrés mais on a pu discuter pendant le trajet (en bus et en taxi), une famille hongroise, qui adore l’Asie, première fois en Birmanie mais 7 fois en Thaïlande et 3 ou 4 fois en Malaisie et aussi en Inde au Sri Lanka etc… Par contre, ils m’ont fait un peu flipper en me demandant si j’avais réservé à Mandalay car ils ont eu au moins 5 refus « complets » lorsqu’ils ont tenté de réserver une chambre. Le bus est arrivé, nickel, le plus beau de la zone, écran plat, bouteille d’eau, brosse à dents, arrêt pipi, et cerise sur le gâteau et non des moindres, on a mis seulement 9h au lieu des 12 mini attendues. A 7h, j’étais donc à finir ma nuit dans un lit douillet dans une chambre dans le même hôtel que les hongrois (à 25 $ quand même !) mais quel confort !