Paris – Dubai – Colombo – Kalpitiya

Le Sri Lanka était mon second voyage solo en 2006 après la Thailande et reste sans doute le voyage le plus marquant que j’ai fait d’un point de vue émotionnel car je m’étais mal préparée à ce que j’avais trouvé, un pays ravagé par le tsunami et la guerre civile. Pour autant, c’est le seul pays d’où m’étaient arrivées des cartes de vœux à Noël après mon retour et avec un accueil aussi chaleureux. J’avais dit que j’y retournerai mais je ne pensais pas que je mettrai 8 ans à y revenir. Mais cette fois-ci, c’est parti, avec le même chauffeur mais pas du tout les mêmes endroits puisque la première semaine sera dans le Nord qui était inaccessible lors de mon premier passage.

Le vol pour Dubai avec Emirates en A380 a été fabuleux, la suite un peu moins, la faute à une migraine carabinée, qui m’a fait vomir plusieurs fois dans les toilettes de l’aéroport pendant l’escale. Je suis donc arrivée à 5h30 ce matin à l’état de loque, pas pu fermer l’oeil avec une indécrottable nausée. Jude m’attendait à l’aéroport, il n’a pas changé, il paraît que moi non plus…Je n’avais qu’une envie, arriver à Kalpitya et me coucher. Il nous a fallu près de 3h pour arriver à Ruuk Village, mais ouf la migraine était passée en arrivant même si j’ai du rouler la fenetre ouverte tout le trajet. Une fois sortis de Negombo et de son trafic, nous avons traversé une jolie campagne bien verte et des villages typiques en longeant la mer puis la lagune avec ses marais salants. C’est le début de la mousson ici, beaucoup d’eau le long des routes, dans les rizières. Beaucoup de chiens et de vaches aussi sur la route, sans oublier les anes qui sont une spécialité du coin m’a dit Jude. Après un arret « petit dejeuner » dans un boui-boui (roti avec du sucre et thé pour moi, roti au curry pour Jude), ca a été un peu la galère pour trouver la guesthouse, surtout qu’au final, elle est inacessible par la route, il a fallu prendre un bateau pour y arriver! Une dizaine de huttes en bois sommaires, avec des douches à ciel ouvert protégées par quelques feuilles de palmier tressées, des cocotiers et la lagune, c’est super calme, nous ne sommes que 3, un couple de suisses, Francesca et Tobias, et moi. Un petit paradis pour KiteSurfeurs (quand il y a du vent ce qui n’est pas le cas au grand désespoir de Toias qui attend depuis deux jours !), idéal en tout cas aujourd’hui pour récupérer du vol avant d’attaquer les visites demain.

Pas mal discuté avec Jude aussi de l’évolution de sa situation. Je suis contente d’y avoir participé, de chauffeur pour une agence, il a pu s’acheter sa voiture grace à un prêt de la banque et se mettre à son compte. Quand il a perdu sa femme de la dengue en 2009, j’avais pris contact avec une française sur l’ile qui avait une association pour qu’elle lui fasse passer un peu d’argent, et celle-ci l’a ensuite pas mal fait travailler et l’a recommandé chaudement à ses amis, ce qui a fait décoller son affaire. Il travaille avec beaucoup de touristes français surtout en juillet aout et aux vacances scolaires. Il m’a proposé de venir diner chez lui le dernier soir et de rencontrer ses enfants qui ont maintenant 16 et 12 et sa nouvelle femme, il m’a expliqué qu’il a du se remarier car c’était impossible pourlui de gérer avec les enfants, il était resté un mois sans travailler au décès de sa femme.

Déjeuner tranquille d’un rice and curry végétarien avec le couple de suisses, discussions intéressantes, puis sieste au bruit des oiseaux sur la terrasse du bungalow. Tout d’un coup, je me suis réveillée et c’était la nuit, déjà ! Jude est venu discuter avec moi de comment élargir sa clientèle avec d’autres que des francophones et on est venu me dire que c’était l’heure du diner.

Encore un rice and curry mais mais plus à mon goût que celui de ce midi car avec des pois chiches et du sambol, un mélange de noix de coco rapée, d’oignons et de piments. Un nouveau couple est également arrivé, une sri-lankaise et un anglais vivant en Australie, nous étions donc 5 à faire table et plats communs ce soir. Après diner, Tobias a sorti un drôle d’instrument, le hang (qui signifie main car ca se joue uniquement avec les mains), comme deux woks collés ensemble mais très musical au final, a priori un truc typique de Suisse, une invention récente. Comme je pars tôt demain, j’ai eu droit à la bise des autres en allant me coucher, chacun à sa façon, une pour la Sri Lankaise dont je n’ai pas retenu le prénom, 2 pour Lewis l’anglais qui a voulu le faire à la Française, 3 pour Francesca la suisse et Tobias m’a carrément prise dans ses bras (comme si on se connaissait depuis des lustres !), façon free hug pour faire passer les energies :). Une première journée épatante et reposante.

Les voyages de Pascale

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