Gili Meno – Tetebatu

Lever aux aurores pour boucler le sac, régler la chambre, prendre le petit-déjeuner etc.. Le bateau pour Bangsal est parti à plus ou moins 8h, ensuite il fallait marcher jusqu’à Taman Seri, j’avais cru comprendre que c’était un village mais en fait, c’était un hotel de mèche avec l’agence de voyage visiblement…J’ai pris un cidomo (carriole à cheval) n’ayant pas envie de porter mon sac et le prix étant raisonnable (20000 descendu à 15000) et là, ca c’est gaté…Quand il s’est rendu compte que j’étais seule, Han, le mec qui gérait sur place, s’est enervé disant qu’il fallait au moins deux personnes et qu’en plus, Tetebatu, c’était pas un bel endroit. J’avais bien lu le truc des eux personnes la veille en bas de l’affiche mais comme il m’a vendu le ticket, je me suis dit que ca ne devait pas être valable en basse saison… Et voilà que le Han me demande 150000 de plus, je ne suis pas d’accord, il me dit qu’il va me rembourser, je lui dis OK, ca a du le surprendre car il a refusé et m’a ensuite dit que je n’avais plus qu’à retourner à Gili Meno pour voir avec le type qui m’avait vendu. Autant dire que j’étais coincée de chez coincée…La somme s’est par contre réduite à 50000 (3,5 euros) et j’ai compris qu’à partir de Mataram, j’aurais une voiture privée qui m’emmènerait à Tetebatu alors que la veille, il était question de minibus partagés, voire de transport public. Donc pas le choix, j’ai payé mais pas très contente des indonésiens à ce moment là… Après une bonne heure d’attente digne d’agence de voyage thailandaise, 3 minibus sont arrivés, le mien allait à Senggigi, ce qui m’a permis de suivre la plus belle route d’asie dixit un québécois (et c’est vrai qu’elle était belle !). Ensuite, j’ai changé pour un minibus tout pourri pour Tetebatu que connaissait visiblement bien le chauffeur car il a trouvé là où je logeais du premier coup (une première !).

Et là, j’ai de suite senti que j’avais tiré le gros lot. Les gens super accueillants, tout le monde dit bonjour dans le village, j’ai commencé par un repas, c’était très bon, un poulet satay avec une sauce maison puis Cris le proprio m’a proposé d’aller voir du tissage, de la poterie, une école coranique etc… Première étape, le village des tisseusses (plus de 600) avec un ami de Cris qui vend aussi bien sur mais Cris m’avait dit que pas d’obligation d’achat. On m’a donc expliqué qu’il y avait soit de la teinture chimique, soit naturelle (les seconds étant plus ternes évidemment) à base d’indigo (toutes les nuances de bleu et le noir), de safran (jaune), d’écorce de bois ou de coco (marron), puis j’ai vu quelques femmes assez agées dans l’ensemble tissant ou filant le coton. Une première technique consiste à utiliser des fils mono-couleurs pour produire des motifs appelés « songkat » et une seconde technique consiste à tisser des fils déjà teints de plusieurs couleurs et c’est la manière de le teindre qui donne le motif final dit cette fois-ci « Ikat » Plutôt interessant mais au final, pas trop les moyens d’acheter en fin de séjour, prix annoncés pour une bande de tissu de 4m par 60cm, 470000 pour un en couleur chimique (hors négo), les plus beaux à mon avis étant les couleurs naturelles plus pastel. Il y a aussi des foulards moins chers, mais je commence à en avoir une collection donc, j’ai laissé tomber.

Nous sommes ensuite allés dans l’école coranique, en fait une université privée spécialisée en informatique et management où Cris a été élève 4 ans et clairement, c’était super interessant. Un professeur ayant étudié en Australie et parlant parfaitement anglais m’a fait visiter les salles de classe, j’ai pu échanger avec des élèves, mon livre-photo spécial voyages avec des photos de la France a été une super base de travail, c’était vraiment génial,j’ai passé plus de 2h qui se sont terminées par des séances photos interminables, presque l’impression d’être une pop-star ! Les gens étaient vraiment adorables. En informatique, ca m’a fait rire qu’ils apprennent le PB (Pascal Basic) en Delphi, un truc avec lequel j’ai bossé, il y a 20 ans.

Ensuite, atelier poterie avec une dame qui était morte de rire tellement j’étais pas douée, j’ai jamais eu de tour de potier à ma décharge quand j’étais petite, Cris m’a dit que j’aurais beaucoup de mal à trouver un mari dans le coin si je ne sais pas faire. Nous sommes ensuite rentrés dans la nuit, j’étais complètement vannée, deux bananes et au lit…

Quand même, un paragraphe spécial « honte du jour » qui a commencé quand Cris s’est excusé en me montrant la chambre du bruit qu’il y aurait à 4h30 du matin en provenance de la mosquée. J’avais lu effectivement des récits de français se plaignant du bruit des mosquées surtout en période de ramadan. J’en ai donc déduit que des gens avaient osé se plaindre aussi à lui du bruit ambiant : « Français qui ne voulez pas entrendre le chant du muezzin aux aurores, restez-chez vous bon sang ou n’allez pas dans un pays musulman ». Et ca a empiré quand ensuite, il m’a raconté qu’il avait du fermer son affaire l’an dernier car trop de problèmes avec des français dont un qui a failli lui mettre sur la gueule avec un baton suite à un trek un peu raide au Rinjani pendant lequel la copine s’était fait mal à la jambe. Plus une autre histoire de français ayant acheté une maison pas chère par son intermédiaire ayant ensuite fait preuvre de grande ingratitude en ne revenant plus jamais le voir. Je l’ai senti particulièrement blessé des attitudes auxquelles il a été confronté. Ses propos rejoignent d’ailleurs ceux d’Henri disant que les français sont très difficiles à satisfaire. J’ai d’ailleurs eu une grande impression de colonialisme par l’argent tout au long de ce voyage avec des blancs important leur culture et mauvaises manières, profitant de la pauvreté d’un pays et renvoyant une image peu glorieuse de l’occident.

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Tetebatu
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Les voyages de Pascale

Ce blog constitue ma mémoire du voyage, j'aime à penser que vous voyagez en le lisant...

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