Départ à 7h00 de la guesthouse pour la gare routière. Il pleut encore… Arrivée à la gare, tout est mort. Certes, je suis un peu en avance, mais on est peu habitué à trouver aussi peu d’activité. J’entame la conversation avec une canadienne Kerry, et nous allons prendre un petit-dejeuner ensemble. Roti à la fraise, ça change des pancakes. Par contre, elle s’avérera tellement sucrée que j’arriverai à l’écoeurement avant de la terminer. Finalement, Kerry et moi, prenons le même bus, moi pour Ipoh, elle pour Penang. Le trajet pour Ipoh se déroule dans la brume et sous la pluie. Par moment, on aperçoit de superbes points de vue, montagnes perdues dans la brume, rivières encaissées mais pas moyen de faire de bonnes photos, les vitres du bus sont couvertes de gouttes de pluie. La descente vers Ipoh est rapide, j’ai les oreilles qui bourdonnent. Le temps ne s’améliore pas. Si à Ipoh, il pleut toujours, j’irai à Penang moi aussi ! Ras le bol de la flotte et du froid.
A quelques kilomètres, le temps se dégage enfin, les routes sont sèches, la chaleur revient, bon finalement, Ipoh, c’est pas si mal. Ipoh est une ville non touristique, une des conséquences est qu’il n’y a pas de guesthouse, seulement des hôtels et les prix s’en ressentent. J’ai contacté hier un membre de voyageforum qui habite ici et qui m’a conseillé le Grand View Hotel qui propose des chambres simples à 70 Rm. C’est déjà plus élevé que le budget habituel, mais passer quelques jours dans une ville « normale » me tente assez. Arrivée à la gare routière (assez excentrée), taxi pour l’hôtel. Là, évidemment, il n’y a pas plus de chambre simple, je suis obligée de prendre une double mais changerai demain. La bonne nouvelle, c’est que j’ai pu payer la chambre avec la carte bancaire, mes liquidités en devises locales commencent à s’épuiser. Par contre, la jeune fille de l’accueil n’avait a priori jamais eu de carte européenne car elle a elle-même essayé de saisir le code avec les caractères au dos de la carte, sans succès d’ailleurs ! Forcément, pour 25 euros la nuit, ici, c’est presque un palace…
Mais je ne s’éternise pas, je compte bien profiter au maximum de mes deux nuits. D’abord, petit repérage. Je loge dans la ville nouvelle, il me faut 15 mn pour atteindre la vieille aux jolis bâtiments coloniaux ou chinois. Passage à l’office de tourisme récupérer quelques plans. Déjeuner de fruits (ananas et surtout papaye delicieuse !), avant de prendre le bus pour aller visiter le temple de Perak Tong. La gare routière centrale (pas celle de ce matin) est assez folklorique. Difficile de s’y retrouver. On m’indique le bus N°66, je m’installe, le chauffeur a confirmé. Nous partons, faisons 500m et là, le vendeur de ticket me fait signe de descendre, je ne suis pas dans le bon… rebelote, deuxième chance…cette fois-ci, ce sera la bonne, il me dépose en face du temple. Par contre, je suis du mauvais côté de la route, c’est avec un peu d’appréhension que je me lance à traverser la 2 x 3 voies qui me sépare de mon but ! Mais, finalement, ca se fait bien.
La ville d’Ipoh est entourée de pitons karstiques (comme à Krabi en Thailande ou à Halong au Vietnam). Le temple est dans une grotte située à l’intérieur d’un de ces pitons. Par un escalier, on peut atteindre le sommet et bénéficier d’une vue sur toute la ville. Franchement, c’est un superbe endroit, j’adore en plus l’odeur de l’encens. Un énorme bouddha doré trône en face de l’entrée mais ce que j’ai préféré, ce sont toutes les peintures qui ornent la grotte. Entre deux concrétions, on peut admirer un paysage d’estampes chinoises, des personnages hindous, une énorme bande dessinée qui épouse les parois de grotte. Magique. Une dame m’apostrophe, me félicite sur mon collier (une laque ramenée du Vietnam l’an dernier) et me dit de me dépêcher de monter car la pluie arrive. Je m’enfile les 500 marches (enfin je ne les ai pas comptées) mais une fois en haut, j’étais très essouflée. La vue porte très loin, pas de chance encore, il y a pas mal de nuages et pas de soleil.
Retour en bus un peu hésitant, j’ai attendu un certain temps mais il a fini par en arriver un, je l’ai hélé, il s’est arrêté. En revenant de la gare routière, on traverse Little India et j’ai eu envie de me faire faire un Henné sur les cheveux. Aussitôt dit, aussitôt fait, rendez-vous pris pour 18h.
Super moment, massage avec un huile chaude, application du henné, coiffeuse sympa, petit thé, discussion avec son mari indien, échange d’email, prise de photo, 1h30 de pur bonheur. En sortant, je me suis lâchée dans une boutique de colifichets (le paradis de la fille-fille ici) et ai acheté un lot de 24 bracelets pour continuer à être dans l’ambiance.
Diner (encore) d’un poulet tandoori-naan, je ne m’en lasse pas, celui-ci était particulièrement délicieux et copieux. Ipoh est une ville qui me plait beaucoup. Je n’ai vu que deux français à la gare routière aujourd’hui, aucun touriste européen en ville. Hâte d’être à demain…
Plein de belles rencontres pour la suite et merci pour nous faire voyager avec toi en direct ou presque !!