Départ de bonne heure et de bonne humeur, les nuages sont plus morcelés qu’hier, j’espère qu’il va faire beau. Retrait au distributeur, attention il ne peut pas donner plus de 20 billets par retrait, soit 1000 RM ou 250 euros. Je continue par un petit tour dans la vieille ville en suivant le parcours du « Heritage Trail », un chouette itinéraire au milieu des monuments coloniaux fourni par l’office de tourisme. En regardant les dates de construction des différents monuments, le ville semble avoir été à son apogée vers 1912. Il n’y a pas beaucoup d’explication dans le guide sur la richesse de Ipoh à cette époque, en tout cas, ce qui est sur, c’est que depuis, les bâtiments se dégradent lentement mais les rues conservent un charme certain.
J’arrive finalement à la gare, le « Taj Mahal » de la ville selon ses habitants (A vous de juger quand la photo sera en ligne). Non seulement elle est plutôt belle, mais elle est surtout encore parfaitement fonctionnelle, et j’en profite pour acheter mon billet de retour de la Thailande vers Kuala Lumpur. Ce sera en train-couchette le 13 février, départ de Hat Yai à 16h, arrivée à KL le lendemain matin, tout ça pour 15 euros la nuit.
Etape suivante : la visite de Kellie’s castle, le château inachevé d’un riche producteur écossais de caoutchouc. Comme le dit le guide, l’accès n’est pas aisé en transport en commun. C’est le moins que l’on puisse dire. Il faut prendre un premier bus pour Gopeng ou Batu Gajah puis attraper un deuxième bus qui fait la navette entre les deux villes. Pour le premier, ça s’est plutôt bien passé (même si j’ai eu un peu de mal à comprendre que Gopeng et Medan Gopeng ne sont pas la même chose, l’un est un village, l’autre la gare routière), je suis rapidement arrivée à Gopeng village. Le bus transversal était bien là, seul problème, il circule à peu près 5 fois par jour et là, j’en avais pour plus d’une heure d’attente, sans compter le problème du retour. J’ai donc décidé de prendre un taxi. 15 RM l’aller, autant le retour, ça m’a paru un prix normal. Le chauffeur m’a attendue pendant la visite.
Alors, cette visite s’est avérée très surprenante. Il y a en fait deux bâtiments, le Kellie’s castle qui n’a jamais été terminé et les restes d’une autre demeure, qui elle a bien été habitée à une époque mais ensuite bombardée pendant la guerre. Pour cette seconde, on peut admirer les vestiges de l’ancienne salle de bains en marbre, et s’imaginer (un peu) comment les gens vivaient ici grâce à quelques rares panneaux explicatifs indiquant l’usage des pièces. On pénètre ensuite dans le « chateau ». Celui-ci a un petit aspect méditerranéen avec ses briques couleur « abricot », mais c’est uniquement parce que l’enduit final n’a pas été réalisé. Paradoxalement, la cave et la pièce pour ranger le linge de maison sont parfaitement terminées (y compris les casiers à bouteille, on croit rêver). Les chambres avec dressing, salle de bains et parquet à larges lames sont impressionnantes. Dans certaines, les frises décorant les plafonds sont encore simplement crayonnées attendant que l’on vienne finir de les peindre…Le temps s’est arrêté ici, le lieu se prête à la rêverie mais une bonne dose d’ imagination est requise !
Retour ensuite à Ipoh après avoir mangé quelques tranches de papaye à la gare. Je ne suis pas fana de ce fruit en général mais là, je le trouve bon, désaltérant et d’une texture agréable. A force de passer du chaud au froid et vice-versa, j’ai un peu mal à la gorge, le nez qui coule et les yeux qui brillent. Arrêt à la pharmacie pour acheter quelques bonbons (ah l’universalité de la pastille « strepsils ») et grosse sieste à l’hôtel sous l’effet d’un ibuprofène, j’espère que ça va vite passer.
Je repars ensuite faire un tour en fin d’après-midi dans la ville mais reviens inévitablement manger dans le petit resto en bas de l’hôtel ou je me suis régalée hier ouvert « 24 jam » c’est à dire 24h/24h (ici on écrit jam pour heure, ça m’a pris aussi un peu de temps à comprendre, je ne voyais pas ce que le mot confiture venait faire partout ;-)) Je discute un peu avec mes voisins de table (un monsieur indien d’une soixantaine d’année et un plus jeune surement d’origine malaise). Le plus jeune est venu en France à Grasse pour son travail. Ils sont amusés par mes bracelets indiens. Le monsieur indien en partant montre mon verre de la tête au serveur et semble le régler, je le remercie de m’avoir offert un verre. Quand je voudrai payer mon repas, je me rendrai compte qu’il a tout pris à sa charge, trop sympa, on est quand même bien loin des standards de l’hospitalité européens…