Petit déjeuner plutôt simple au camp et départ pour le « visitor center » ou j’ai rendez-vous. A l’entrée, on me demande de m’acquitter du droit d’entrée dans la réserve de 5 JOD, je n’ai pas de monnaie, le type me fait seulement payer 1 JOD, le tarif local, ça commence bien. Suite à quelques échanges téléphoniques entre le personnel de la réserve et l’agence où j’ai réservée, je finis par voir apparaître, Faraj, le frère d’Ali avec qui j’avais eu contact, qui sera mon guide pour les deux jours. Je commence par stationner ma voiture dans le village de Rum et transférer mon sac, je grimpe dans la Jeep et c’est parti.
Le temps est splendide, aucun nuage, pas de brume, je me laisse porter. Tout au long de la journée, nous avons croisé peu de monde, je ne sais pas si c’est parce que l’itinéraire était bien ficelé et à contre-courant ou par manque de visiteurs. Les principales « attractions » du wadi rum, sont : les écritures nabatéennes qui ornent certaines pierres, les dunes à escalader, les arches à traverser, et les siq (canyons) à parcourir, toutes ces dernières activités avec des niveaux de difficultés divers.
J’ ai toujours détesté l’escalade et le crapahutage mais là si je veux prendre de belles photos, va falloir s’y coller. Je n’ai pas le vertige à proprement parler mais j’ai quand même peur de glisser. Heureusement, Farag va s’avérer une aide précieuse d’où l’avantage d’avoir un guide 🙂
La première grimpette de dunes a été super dure, on s’enfonce dans le sable, la pente est raide, on ne voit pas le haut s’approcher mais quelle vue à l’arrivée ! La descente est par contre très rapide, on peut même courir sur des pentes très raides, pas de risque de tomber vu comment on a les pieds fichés dans le sable. Des touristes m’ont dit avoir vu des gens se balader avec des planches de surf/body board car c’est apparemment aussi utilisé pour la descente.
Les arches ont été les plus dures pour moi, déjà la grimpette, ensuite passer sur ces petites passerelles sur le vide… Et encore, je n’ai pas fait la plus fameuse, même si je l’ai vue de loin, celle de burdah, 3h aller-retour, ca va pas non ??? Pour ma première arche, il y a avait un passage un peu délicat, nous avons demandé à des espagnols de m’aider. Un m’attrape par la main, Farag par l’épaule, le troisième espagnol, ayant sans douté un peu surestimé mon poids, produit une forte poussée sur mes fesses, je me trouve projetée en avant comme un fétu de paille et mon genou encore intact en a pris un coup, gros bleu et éraflure ! je les ai retrouvés le soir au camp, ça nous a fait beaucoup rire et j’ai eu ainsi les noms de coupables : Manuel, Augustin dit Papa, et Raul qui était resté spectateur.
J’ai aussi eu droit à un ensablage, a priori les roues motrices de la jeep sont en panne, ça m’a permis quelques photos de tractage par des locaux qui passaient. Franchement, j’ai un peu craint pour la suite du programme, surtout qu’après on s’est mis à caler tous les 200m, la faute à du sable qui s’était engouffré où il ne fallait pas, mais mon guide a réparé tout ça, le temps que j’aille prendre quelques photos de chameaux.
Le midi, je me suis tapée une (petite) corvée de bois pour faire le thé et réchauffer le pain qui nous sert pour les sandwichs, tandis que Faraj installait tout pour le déjeuner. L’après-midi, nous avons repris une alternance siq-dune-arche jusqu’à un point de vue où nous étions seuls pour admirer le coucher du soleil.
C’est très beau le wadi rum, beaucoup de couleurs, rouge, orange, ocre, sable, blanc, noir, la lumière était hier exceptionnelle, la chaleur modérée, la journée a passé très vite puis nous sommes ensuite arrivés au camp. Superbe, seulement 6 tentes enchâssées entre les rochers, un silence incroyable (j’en ai des sifflements dans les oreilles tellement c’est silencieux), et une vue à l’avenant. Nous étions 8 touristes (3 espagnols revenant de 15j au Sri Lanka, 2 français s’étant fait piquer leurs passeports et cartes de crédit à la mer morte, une franco-anglaise ayant plaqué mari et enfants pour venir se ressourcer, un autrichien amateur de photos) et 4 bédouins (Farag, Ali, un autre frère dont j’ai oublié le nom et Marmoud le cousin) pour le dîner dans le camp. Thé à la menthe au coin du feu, Ali est celui qui discute le plus, expliquant comment les bédouins du wadi rum ont du choisir entre l’Arabie Saoudite et la Jordanie quand la frontière a été matérialisée, que le roi a créé deux écoles dans le village de Rum, entièrement gratuites, même la nourriture et les livres, ce qui n’est pas le cas ailleurs, car il garde un attachement particulier pour les bédouins en souvenir de ses propres origines etc… Ali aime par ailleurs beaucoup la France (son frère m’a expliqué ensuite qu’il aimait surtout une fille française !) et il va venir y passer 3 mois à partir de mi décembre. Il nous a raconté ses difficultés à obtenir un visa, jusqu’à ce qu’il dépanne par hasard un mec dans le désert qui bossait, coup de bol pour lui, à l’ambassade. Bonjour l’impartialité pour la délivrance des visas…
Pour le diner, encore un zerb, ce spectaculaire four enterré dans le sable, uniquement au poulet cette fois-ci mais avec plus de légumes, assez diététique quoi… La soirée se termine par des discussions sous la tente au coin du feu. Très très bonne journée.