C’est déjà le dernier jour mais c’est bien suffisant pour faire le tour du Marrakech touristique. Évidemment c’était amusant de refaire un tatouage au henné sur catalogue et bien agréable de se faire dorloter au hammam hier, mais on était loin de la découverte locale…Avec plus de jours, je ne serais restée ici qu’en transit en privilégiant plutôt Essaouira ou un tour dans les montagnes.Au petit déjeuner, j’ai discuté avec un allemand qui revenait de deux jours dans les montagnes. Vers Asni, il a vu pas mal de gens habiter dans des tentes en attendant de la démolition et/ou reconstruction de leur maison.Je n’étais pas allée dans un pays ‘pauvre’ ou plus politiquement correct ‘en voie de développement’ depuis fin 2019 et comme la dernière fois aux Philippines, les hauts lieux du tourisme me dégoûtent de plus en plus. Les prix flambent, les jus de fruits sont au prix parisiens par endroit, mais ça ne semble profiter qu’à une petite minorité, j’ai quand même vu beaucoup de pauvreté à Marrakech, quel contraste entre tous ces étrangers attablés devant des jus de fruits ou des coca à 3€ quand le prix local est de 4 dirhams (40 c d euro). J’ai lu que le salaire minimum au Maroc est de 225 €/mois. Marrakech n’a pas beaucoup changé en 23 ans, en tout cas côté médina, en dehors de l’apparition des téléphones portables, on trouve toujours des boui-bouis et des vendeurs de cacahuète ou des cireurs de pompes. Par contre, on voit une grosse segmentation entre les établissements pour touristes qui pratiquent des prix à l’européenne et ceux pour les locaux et surtout le nombre des premiers a considérablement augmenté et la clientèle n’est pas vraiment mélangée.Ce matin, je n’avais pas vraiment envie de la carte postale exotique, des montreurs de serpents, des vendeurs de jus d’orange, j’ai trouvé un petit marché couvert aux allées bien dégueulasses, avec le sang des poulets qui coule, et les poissons qu’on devine sous les mouches. Et là, pas de touriste. J’ai pu prendre en photo avec son accord le faiseur de pastilla, c’est vraiment incroyable et en même temps, quelle tâche ingrate et répétitive, j’ai pu acheter des olives à un prix raisonnable (même si c’était sans doute le double du prix local), j’ai aussi acheté des pâtisseries (aux amandes et pistaches) dans un établissement pas trop clinquant et également à la cacahuète dans une pâtisserie sans chichi juste en face de mon dar. Un petit sentiment de vie locale, rien à voir avec les sorties des deux derniers jours, et c’est sans doute la partie du voyage la plus authentique…
PS : peu de photos car je n’aime pas prendre en photo la pauvreté ni les gens à leur insu, et les sites plus photogéniques sont souvent gâchés par des mobylettes ou autres véhicule, ou alors des floppées de touristes … A noter également qu’on vous demande vite de l’argent pour une photo même plan large, donc le téléphone reste souvent rangé…