Malacca

Fenêtre de Malacca
Fenêtre de Malacca

Beaucoup hésité ce matin à rester sur Malacca. J’ai vraiment l’impression d’en avoir fait le tour. Le problème, c’est qu’il y a peu de choses à faire alentour sans devoir se taper 2h de transport en commun (temps d’attente compris). En prévision du grand trajet de demain pour rejoindre la jungle du Taman Negara, il valait mieux profiter de cette journée « tranquille ».

Impossible de visiter Malacca, sans se rendre à la mer voir le fameux « détroit de Malacca ». Eaux bien marron, trafic maritime important, effectivement cette zone n’est pas vraiment idéale pour des vacances balnéaires. Avantage du bord de mer, un petit vent qui vous rafraîchit agréablement et m’a permis de bouquiner sans trop suer. J’ai refait ensuite un tour dans Chinatown, et bien m’en a pris car j’ai repris un itinéraire différent de l’autre jour avec des maisons préservées et moins de magasins en rez de chaussée. Sur cette itinéraire, j’ai eu la possibilité de visiter le « 8 heren street ». Ce mini-musée est en fait un magasin traditionnel de Malacca rénové tels qu’ils étaient construits entre le XVIIème et XIXème siècle, avec quelques panneaux d’explications clairs et pertinents sur les matériaux utilisés. Ces magasins-maisons-étables ultra polyvalents sont peu à peu détruits pour faire place à des constructions neuves ou rénovés de manière assez sauvage et perdent leur cachet initial. En façade, grande fenêtre à abattant dont l’abattant du bas sert d’étal tel qu’on peut le voir chez nous dans des rues médiévales. A l’intérieur, patio central (on est en pays tropical quand même, on vit ici dehors), grande pièce à l’étage avec superbe parquet à lame large en teck. Toit en tuiles simplement posées sur des montants en bois, pas de volige ou lattage comme chez nous. Un vrai coup de coeur…

Le monsieur par ailleurs très aimable qui surveillait le musée m’a demandé d’où j’étais en France et semblait connaître la Bretagne. Les malais sont d’une courtoisie incroyable. Si on croise quelqu’un qui ne vous dit pas « bonjour », c’est assurément un touriste. Et ce n’est pas un bonjour murmuré ou un simple hochement de tête, c’est un sourire qui, en plus, illumine le visage, comme si la personne était réellement ravie de vous rencontrer. Forcément un tel sourire en appelle un en retour, c’est comme ça que je me retrouve à sourire tout le long de la journée à des inconnus.

J’ai voulu ensuite me faire masser les pieds dans un institut chinois mais quand je suis arrivée, une dame m’a dit de revenir dans une heure. Une heure après, un autre monsieur s’est excusé avec le sourire en me faisant comprendre que c’était encore complet. Bon ben raté pour le massage cette fois-ci…J’ai eu le même petit souci avec la coiffeuse qui m’a demandé hier de repasser plus tard et j’ai même été virée d’une boutique qui devait fermer. Là, on met le doigt sur des comportements très différents des pays voisins. Je n’ai jamais vu, au grand jamais, un Thaïlandais refuser un client. On se débrouillera toujours pour téléphoner à quelqu’un, ou trouver un plan B, pour que le service soit rendu et facturé. On voit que la Malaisie bénéficie d’un meilleur niveau de vie, peut être des conditions de travail améliorées également. Cela se ressent aussi sur le trafic routier. Il y a bien plus de voitures et beaucoup moins de deux-roues qu’ailleurs. En fait, pas de moto-taxi ni de tuk-tuk, ici la voiture est reine. Cela me pose quand même quelques problèmes pour traverser les rues, les passages piétons étant quasi inexistants bien sur. Autant j’ai pris le pli pour couper devant un flot ininterrompu de deux-roues (bien rodé à Hanoi à la Toussaint), il suffit pour cela se lancer sans s’arrêter en espérant que le motocycliste saura vous éviter, autant j’ai du mal à réitérer la chose quand il s’agit de voitures dont la maniabilité semble plus discutable. Je reste parfois plus d’une minute à valse-hésiter et dès que je peux, je calque mes pas sur ceux d’un local pour enfin traverser.

Déjeuner rapide de fruits frais : mangue et ananas, il fait toujours aussi chaud et l’appétit n’est pas au rendez-vous. Je me rattraperai ce soir.

Retour à la case sieste avant le marché de nuit de Chinatown qui se tient les vendredis et samedis soir. Je suis également aller régler ma chambre et ai un peu discuté avec le français qui a monté la Guesthouse avec sa compagne il y a quelques mois. D’abord, la météo est anormalement sèche, il devrait y avoir de la pluie tous les jours qui rafraichirait l’atmosphère. Il m’a confirmé également que la proximité avec l’équateur se ressentait vraiment sur la température, franchement je suis tellement cassée par la chaleur que je me demandais si j’avais perdu l’habitude ou pris un coup de vieux…

J’ai finalement retenté ma chance au massage sachant qu’il se situe en plein milieu du marché de nuit, et là, j’ai obtenu un rendez-vous !!! En attendant, je me suis régalée de dim sum ( bouchées vapeur chinoises) vendues dans la rue, suivies d’une glace fruit de la passion. Celle-ci est servie dans un oeuf en plastique, par contre, comment faire pour gober le fond de l’oeuf élégamment quand on a pas de cuillère ? Pas de réponse satisfaisante ce soir….Quant au massage, 50 mn de tripotage (souhaité celui-là !) par une masseuse aux doigts d’acier, j’en suis sortie les jambes légères.

Demain, je quitte la GuestHouse à 7h00, pour un vrai parcours de routarde : Taxi jusqu’à la gare routière + 4h de bus jusqu’à Temerloh + 1h de bus jusqu’à Jerantut + 30 mn de bus jusqu’à Kuala Tembeling + 3h de pirogue jusqu’à Kuala Tahan (qui peuvent être remplacées par 1h30 de bus mais c’est moins beau). Vous l’avez compris, si je suis arrivée à bon port demain soir, c’est que j’aurais eu de la chance, sinon nuit à Jerantut.

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8 réflexions sur « Malacca »

  1. salut Pascale . un petit bonjour de Rennes. Le voyage en Malaisie semble prometteur et sympathique . Nous suivrons tes perigrinations avec interêt . Bon voyage . St et Ln .

  2. Coucou les voisins,
    oui ça se passe bien pour l’instant mais j’attaque bientôt les morceaux de choix 😉
    Je vous envoie un peu de chaleur et de soleil (quoiqu’en Bretagne, on n’en manque jamais).
    A+
    Pascale

  3. Salut,

    Bon le périple commence plutôt bien, pour les tongues locales c’est pas très routards, mais plutôt joli !!
    On t’embrasse et bonne continuation,
    les griffault

  4. Bonjour Pascale !

    Je vais directement « au négatif » … le comme chez nous me dérange ! les chinois et les indiens arrivent dans cette région du monde dès le 14ème siècle … avec de nombreux avantages culturels, scientifiques sur nous européens. N’oublions pas que la richesse de l’Europe s’est faite aux environs du 15ème siècle (découvertes de nouvelles routes maritimes d’où notre richesse et notre développement qui va trouver son apogée avec le « colonialisme ». Sans la découverte de nouveaux territoires, pris, et/ou assujettis par la force l’Europe n’aurait pu se développer ainsi. (petit rappel, lorsque l’on a faim, démuni de moyen, on ne peut ni penser, ni créer etc …). Donc, ne j’amais comparer en partant de notre « civilisation c’est à dire en faisant de l’ethnocentrisme.
    Malacca peut dérouter, voire décevoir, si on y va comme dans toute autre ville, plus ou moins anonyme, sans réelle identité historique.
    Pour les maisons chinoises « dénaturées » par une réhabilitation, je ne vois pas de quelles maisons il s’agit. J’attends de voir les photos, et ce avec plaisir. Ne pas oublier que le quartier chinois est un quartier où l’on vit depuis des siècles, de générations en générations. Ce qui est attristant aujourd’hui c’est que ce sont les plus démunis qui y vivent, il suffit de se promener dans les ruelles et de constater qu’ils ne font pas partie de ceux qui bénéficient des richesses du pays. D’ici peu, il ne seront plus là car pour la plus grande part ils sont fort âgés.

    Les maisons des Babanoyas, sont restaurées dans le plus grand respect des règles architecturales, picturales, auxquelles elles appartiennent.

    Bon, je vais arrêter là ! je te souhaite une bonne route.

  5. Salut Eliane,
    ne t’emballe pas comme ça !!!
    Le comme « chez nous » n’est qu’une référence aux abattants des devantures des magasins comme je l’ai vu dans certaines villes médiévales. Mon but à travers ce blog est de mettre mes impressions, d’expliquer aux autres à quoi cela me fait penser, du babillage personnel et ne comporte aucun jugement de valeur (enfin en tout cas pas dans cette article là) !
    Quant au magasin traditionnel chinois, je ne fais que relayer le message du musée où ils expliquent photos à l’appui et crois-moi c’est très parlant comment certaines réhabilitations ne respectent pas la construction initiale. Malheureusement, on ne pouvait pas prendre les panneaux en photos mais j’espère que tu me croiras sur parole !
    Bonne route à toi aussi, si je ne m’abuse, le départ est pour bientôt (plus qu’un mois) !
    Pascale

  6. Bonjour Pascale ! Où te trouves-tu ? au milieu des champs de thé ? te promenant à flanc de collines … Je te présente mes excuses pour mon emportement, j’ai oublié que c’était un babillage amical ! je prends trop les choses aux pieds de la lettre, incapable de prendre de la distance quand il s’agit de choses auxquelles je tiens ! j’oublie de changer de lunettes !!
    Pour ce qui concerne « Quant au magasin traditionnel chinois, je ne fais que relayer le message du musée où ils expliquent photos à l’appui et crois-moi c’est très parlant comment certaines réhabilitations ne respectent pas la construction initiale », il doit s’agir de nouveautés toutes personnelles … sans doute une certaine compétition s’est installée.
    J’espère que cela cesse, car je crains que le quartier chinois devienne un disneyland. Déjà lorsque je m’y suis posée un certain temps, j’avais l’impression d’être sur une aire de jeu.
    Bon ! profite bien de tes vacances. Et continue à sourire !
    Tu as raison, les malais ont toujors le sourire, ainsi nous même nous sommes en état de grâce !
    Amitiés.

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