Jerusalem – Les Voyages de Pascale

Réveil un peu difficile, pas très bien dormi, c’est assez bruyant, il faut jour tôt, enfin je décolle à 8h30 pour le petit déjeuner. Point positif, y a du labné (le fromage frais dont je raffole) et un saladier entier de nutella, point négatif, c’est trop communautaire à mon goût, auberge de jeunesse quoi, grandes tables mal nettoyées, faut faire sa vaisselle soi même, enfin pas trop top…

Par contre, l’avantage de ce genre de structure, c’est que tout est fait pour simplifier le voyageur indépendant, il y a même un type qui aide à la suite du voyage, en l’occurrence à réserver les billets de bus pour Eilat par le net sur un site en hébreu. J’ai gagné au moins une heure grâce à lui.

Ensuite, départ pour la vieille ville… Un peu de change au passage, globalement les gens ne sont pas aimables, comme en Europe, rien à voir avec la Jordanie.

Jerusalem est une ville déroutante, rien n’est fléché, on passe à côté de pleins de choses sans les voir, c’est un dédale de ruelles, ca m’a beaucoup rappelé Fez, aussi parce que ça grimpe pas mal et pour tous les magasins de souvenirs, Lourdes au moyen orient quoi…J’ai commencé par le quartier arménien, puis enchaîné sur le juif avant d’atterrir par hasard dans le chrétien. J’ai suivi partiellement la via dolorosa (le chemin de croix quoi), avant de terminer au Saint Sépulcre envahi de pèlerins faisant la queue pour toucher là ou je corps de Jésus a été déposé notamment. La ferveur religieuse, ce n’est décidément pas mon truc…

Par contre, je me suis régalée de jus de grenade et d’houmous et il y a de très jolis edifices dans la vieille ville (souvent en rapport avec la religion bien sur), bien aimé la place « Mouristan ». Par contre, beaucoup d’endroits ne me sont pas accessibles, soit parce que je n’ai pas la bonne religion, soit parce que c’est fermé aujourd hui (comme les remparts, seule une portion coté arménien était ouverte, l’autre serait ouverte demain m’a-t-on expliqué sèchement à l’office du tourisme).

Je suis rentrée faire un break à l’hôtel, pleins les pattes de visiter. Pendant ma pause, à 16h, une sirène a indiqué le début du shabbat, puis plus tard une autre sirène a retenti, plus forte, plus alarmante. J’ai jeté un oeil à la fenetre voir si les gens bougeaient, rien ne se passait, j’ai donc suivi le mouvement. Ce n’est que ce soir tard que j’ai lu dans les journaux qu’une roquette était tombée « sur Jerusalem », en fait à plusieurs km. Encore une fois, je mesure la différence entre les informations que nous absorbons en Europe et la réalité sur place, bien différente.

En retournant voir le mur des lamentations à la nuit tombée, vers 17h30, c’était carrément un peu flippant de voir les rues si désertes à cause du shabbat, mais en arrivant dans la vieille ville, tout était bien plus animé. Beaucoup de juifs endimanchés avec les couvres-chefs, les manteaux noirs, se rendent au mur pour prier. Les femmes et les enfants les accompagnent. Les tenues des femmes sont très austères, jupes noires la plupart du temps, bas gris ou noirs, chaussures plates, j’ai trouvé globalement les gens assez tristes, de vêtements mais aussi d’expressions. Personne ne vous salue jamais, pas de réponses aux sourires.

Le mur des lamentations (qui d’ailleurs en anglais s’appelle le « western wall ») était bondé en ce soir de shabbat. Beaucoup d’hommes priant, chantant, les ¾ du mur leur sont d’ailleurs réservés, les femmes se contentant du reste, elles étaient d’ailleurs peu nombreuses.

Un autre jus de grenade pour me désaltérer, c’est la première fois que j’en bois, j’adore le goût de la grenade à la base, c’est désaltérant et légèrement astringent, je sens que je vais en faire une cure ici. Dîner réduit à sa plus simple expression (des crackers au sésame et de la mortadelle achetés dans une supérette, c’est vraiment la dèche), quasiment tout est fermé, je n’ai pas non plus heureusement très faim, l’hoummous et le pain, ça cale sa femme.