par Deuxième jour et ça va être très tranquille, je dois uniquement descendre à l’extrémité de la pointe du Magne où je dors ce soir. Avec quand même un objectif de rando au point le plus au sud de la Grèce, au cap Tenaro.
Je devais faire le plein de la voiture avant de partir mais j’ai oublié et après vérification, le sud ne semblait pas manquer de stations, donc j’ai tracé jusqu’à Mezapos, un mignon petit village, quasi vide, c’est d’ailleurs ce que je vais voir tout au long de la journée, des villages abandonnés en ruines ou parfaitement rénovés mais vidés de leurs occupants ponctuellement. Je n’ai presque croisé personne, y compris en faisant une petite balade jusqu’à une église désaffectée pourtant fléchée.
Finalement les stations services sur ma route étaient pour la plupart fermées, et ma jauge étant au quart, j’ai donc filé presque directement (avec un bref stop à Stavri) à la seule restante indiquée ouverte par Google Maps mais inexistante pour Waze à 8 km après Gerolimenas. Quand j’ai vu le panneau ‘derniere station’, j’étais soulagée car sinon je devais remonter de 30 km au moins ! Ils prenaient même la carte mais après plusieurs longues minutes d’attente pour arriver à se connecter.
La logistique résolue, j’ai pu garer la Fiat entre deux arbres à l’ombre à Gerolimenas et profiter de ce joli petit port réputé. Première baignade dans la mer, il y a du vent, il fait moins chaud qu’hier, j’ai l’impression d’être au Cap Fréhel du Péloponnèse ! Par contre galets ou dalles en béton pour se sécher, j’ai donc continué avec une petite plage trouvée via Google Maps au nom en grec inrecopiable ici. Trop mignonne, avec du sable en plus, j’ai un peu glandouillé au soleil (et sous les nuages) à regarder un type bricoler son bateau.
Il était maintenant temps de se diriger vers Porto Kagio où je dors ce soir, je n’avais toujours pas faim avec le petit dej olives-pain-fromage-gâteau de ce matin (et des cerises achetées sur un marché). L’ itinéraire est encore une fois splendide. Il n’y a même pas de route goudronnée pour aller à ma chambre au fond du port, j ai laissé la voiture à l’entrée du village et j’ai poursuivi à pieds ne voulant pas risquer le bas de caisse de la voiture. J’ai même vu une moto s’ensabler, donc pas de regrets.
L’arrivée à l’hôtel (ou la guesthouse de 9 chambres) a été un peu épique, pas de panneau, pas de réception. En grimpant au dernier étage, j’ai toqué à une porte avec un autocollant ‘booking’, une mamie pas très avenante m’a ouvert et m’a dit d’attendre. Un papy plus souriant est arrivé avec une bouteille d’eau et m’a demandé si je parlais italien. Il a téléphoné à son fils qui a vérifié mon nom dans les réservations. Ensuite avec le papa, on a communiqué avec des écrits fictifs sur les murs, le petit déj de 8h30 à 10h30 et le mot de passe du wifi !
La chambre est très chouette, vue sur mer, avec une terrasse bien ventée ! Je suis à dix minutes du départ de la balade vers le cap Tenaro (et son phare). Partout il était écrit d’être bien chaussé, je n’ai que mes sandales de rando, je prévois de rebrousser chemin si ce n’est pas praticable. 1h annoncée aller-retour, il m’en faudra plus, 1h40 le tour mais j’ai fait attention où je mettais les pieds ! La balade est sympa en fin d’après midi, sûrement plus galère en plein cagnard car il n’y a pas un bout d’ombre de tout le trajet. Jolies vues sur la mer et de bonnes odeurs de thym en fleur. Le phare est chouette mais un type était en train de le peindre en bleu et vu les traces au sol, je ne me suis pas eternisée dessous.
En rentrant vers 18h, je commençais à avoir sérieusement la dalle. Je me suis dépêchée de prendre une douche, puis j’ai squatté une sorte de poire sur le sable, les pieds dans l’eau pour prendre une bière avant de dîner d’une salade aux oranges et pommes de terre avec du porc fumé (typique du Magne) et de feta aux épices avec du pain grillé. C’était très très bon. Vite au lit après ça, pour reposer les jambes qui en ont bien besoin. Quelle journée fabuleuse en regardant les photos du jour, quelles couleurs et quel sentiment privilégié d’etre arrivée là.
