Qu’est-ce que j’ai bien dormi dans mon box ! Un calme incroyable dans ce dortoir, a priori que des filles à ce que j’ai vu ce matin, pourtant, j’avais pris un dortoir mixte (les dortoirs féminins sont plus chers !). Par contre, le revers de la médaille, c’est l’embouteillage pour la salle de bains (mais toujours en silence). Je suis donc d’abord aller prendre le petit déjeuner. Il est compris dans la nuitée mais réduit à sa plus simple expression, du pain de mie avec beurre ou confiture et boissons chaudes. Et tu dois laver ta tasse en partant. J’ai fini par pouvoir accéder à la salle d’eau vers 9h, ce fut rapide, et je suis enfin partie.
A force d’être dans des espaces climatisés, on oublie qu’il fait chaud dehors, ça vous tombe dessus dès la porte passée…Mes premières déambulations sont encore pour Little India, ça sent bon grâce aux vendeurs de colliers de fleurs, beaucoup de choses sont fermées pour cause de samedi je pense, j’ai fait un petit tour de supermarché rempli de fumée d’encens pour chercher de l’anti-moustique mais rien trouvé… J’ai trouvé la plus jolie maison du quartier mais je n’étais pas la seule à vouloir la photographier. Elle est extrêmement colorée et charmante mais hélas en vrac à l intérieur. J’ai enchaîné avec le marché Tekka, au départ, j’ai vu uniquement des robes, j’ai cru être dans un marché rien que de textiles mais le marché aux poissons et à la viande était au rez-de-chaussée. Des crabes, du requin même et de la souris d’agneau bien mise en avant à chaque stand. La viande semble chère, 32$ singapourien, soit 25€, le kilo, je suis par contre surprise de l’adoption du système métrique, je pensais que ça aurait été en livres comme en Angleterre. Plus je découvre Singapour, plus je me rends compte à quel point c’est propre et policé. Il y a des affiches absolument partout, pour tous les sujets, incitant à prendre soin des autres, mais aussi à être vigilant face au terrorisme. Il y a une forte incitation à ‘rapporter’ les fautes (quand on voit enfreindre la loi) ou la radicalisation, chez nous, on appelle ça de la ‘délation’. Ça semble porter ses fruits car tout le monde et poli et patient, les gens cèdent leur place dans les transports, on ferait bien d’en prendre de la graine en Europe… Comme quoi le smartphone n’est pas responsable de tous les comportements individualistes car ils ont pourtant le nez vissé dessus en permanence, même dans les escaliers du métro !
J’ai ensuite repris le métro pour continuer ma balade d’hier jusqu’au Merlion, l’emblème de la ville que je n’ai pas eu le courage de rejoindre hier soir. Plus on s’en approche, plus il y a de monde. C’est même la folie juste à côté, tout le monde veut être pris devant mais un brusque orage a vite douché les ardeurs. Nous nous sommes réfugiés sous un pont, ça courrait dans tous les sens, les gouttes sont balèzes, il faut bien le dire aussi !
Après ça, j’ai décidé d’aller à Clark Quay d’où partent des courtes croisières pour voir Singapour de l’eau. C’était sympa pour être un peu plus au frais mais il fait quand même très très chaud, ce qui fait que j’ai craqué devant un automate à jus d’orange. Tu poses ta carte bancaire et les oranges sont pressées devant toi, le gobelet sort scellé, plus qu’à mettre la paille. Dans la même veine, on trouve aussi des machines ‘bocca de la verita’ soit bouche de la vérité ! Tu mets ta pièce (ou ta carte bancaire, c’est très moderne malgré le look ancien avec des inscriptions grecques) et ça te dit ton avenir. Fantastique non ? j’ai pas testé, pour 2 $, on a deux prédictions. Clark Quay, c’est l’anti Little India, même si les maisons sont aussi très colorées, c’est leur seul point commun, ici les prix sont exorbitants, 20 $ pour une bière minimum, j ai vu pas mal de repas à 100$, je ne comprends pas du tout pourquoi les prix sont si élevés ici, peut-être le fait de manger au bord de l’eau ? D’immenses toiles couvrent les espaces pour rester bien au sec en mangeant en cas de pluie.
J’ai ensuite grimpé au sommet du fort Canning, superbe vue sur la ville, c’est très vert, plein d’arbres, même des balancelles et un ancien phare. J’ai voulu voir le ‘Fort Canning Tree Tunnel’, mais quelle arnaque ! Incroyable le nombre de gens qui faisaient la queue pour y faire une photo, il n’y a rien à voir à part un escalier en colimaçon avec quelques plantes vertes qui tombent … Après ça, la bonne surprise a été le musée national de Singapour, déjà parce que j’ai pu recharger ma gourde, ensuite parce que l’exposition sur l’histoire de Singapour est très intéressante, même si tellement détaillée que j’ai eu du mal à dégager l’essentiel…j’ai bien aimé la salle sur les fumeries d’opium, sur l’évolution industrielle de Singapour, vraiment beaucoup de choses à regarder avec en complément, une salle sur les jouets et un espace dédié à la forêt avec des projections d’images tres bucoliques…Déjà 15000 pas à mon actif et la journée n’est pas finie, je décide de retourner me reposer dans mon quartier pour goûter enfin de la cuisine indienne… J’ai pris une dosai à l’oeuf avec un thé massala. C’est épicé, je n’ai pas abusé des sauces mais c’était vraiment excellent… après ça, une bonne sieste dans mon cercueil, euh ma capsule, avant le grand voyage de ce soir vers la Malaisie.
Je suis arrivée à la gare routière de Kovan bien en avance, un peu la déconfiture, on dirait une gare routière de seconde zone Thailandaise (sans vouloir offenser personne). J’ai dû demander confirmation, c’est bien là, pas de signe, je dois surveiller le passage du bus rouge… On croise les doigts pour que ça se passe bien. En attendant, j’ai pris un petit dîner aux stands de bouffe de Kovan à côté. Pas vu un seul européen, et pas le même choix qu’hier… Tout est frit ou un peu étrange pour un européen… Heureusement que j’adore les ailes de poulet, j’en ai trouvées avec du riz compacté dans une feuille de bananier tressée. C’était pas mal, mais je préfère la cuisine indienne ou chinoise vapeur !