Hier soir, tout semblait bien parti, j’étais arrivée à la gare bien en avance, j’avais trouvé un repas léger aux stands, plus qu’à attendre le bus. J’avais quand même fait une petite boulette sur la déclaration d’entrée en Malaisie car j avais un chiffre en plus à la fin de mon numéro de passeport, je m’étais dit que ça ne poserait pas de problème mais c’était avant que je sache que c’était pris en charge par des portails tout automatisés.Y a une autre européenne qui attend avec moi, sinon deux asiatiques. C’est même une française, jeune, pas très causante, je m’interrige sur l’intérêt de voyager solo si c’était pour ne parler à personne. Je lui ai quand même demandé si elle avait bien fait sa déclaration pour entrer en Malaisie, ben non, elle ne savait pas. Je lui propose de lui faire vu que j’ai internet et pas elle, elle accepte, tout se passe bien, je reçois le mail d’accusé réception à 21:59, autant dire que c’est au poil pour un départ à 22h.Le bus arrive à 22:01, le chauffeur ne vérifie même pas nos billets, vite vite vite, il faut partir. Nous sommes toujours 4 dans ce grand bus très confortable. Premier arrêt, il nous dit de descendre avec juste nos passeports, de noter la plaque du bus et qu’on se retrouve à la sortie. La française est partie comme une fusée, je trouve ça ballot car j ai quand même l’accusé réception de son formulaire sur mon tel. Je la retrouve dans la file d’attente, c’est du tout automatique, ça passe crème. Je me dis que mon chiffre supplémentaire n’a pas porté à confusion. On remonte dans le bus (la plaque c’est pour le retrouver vu le nombre qui attendent), avec plein de nouvelles personnes, qui semblent donner des billets de banque au chauffeur. Rebelote, on s’arrête 10mn après. Et là, je comprends, suis un peu rouillée avec tous ces voyages en Europe sans contrôle aux frontières. En fait, j’ai juste fait la sortie de Singapour mais maintenant il faut faire l’entrée en Malaisie. La française est encore partie comme une flèche, en oubliant son passeport, ce sont les autres passagers qui lui ont signalé. Je suis dans les dernières et le chauffeur me dit qu il faut aussi que je prenne mon sac ( le gros que j avais pris avec moi au lieu de le mettre en soute). Les deux autres passagères prennent le leur en soute et il reste quoi ? Celui de la française. Le chauffeur me regarde et me dit : prends le. Je dis non mais il le sort et me le met sur l’épaule. Je suis verte car c’est lourd, elle commence à me courir sur le haricot l’autre flèche qui n’en est pas une ! Je suis sûre que si je le laisse sur place, le chauffeur s’en va sans. De toutes façons ,il m’a fourguée la responsabilité sur le dos au propre et au figuré. Je remonte les escalators chargée comme une mule en espérant rattraper la propriétaire du sac dans les queues mais je ne la vois pas. Je commence à faire la queue mais le guichet ferme, le suivant aussi, ils me redirigent tous vers les automates et évidemment, je sors en anomalie à cause du chiffre en trop sur le numéro de passeport. Il faut que je retourne à un guichet, me dit la machine. Je vois le temps qui passe, le chauffeur a dit que dans 30 mn, il se barre. La queue n’en finit pas… Heureusement un autre guichet ouvre, seulement 3 personnes avant moi, j’explique au douanier mon erreur, il me met un coup de tampon et je me dépêche… Je veux passer au ‘rien à declarer’ mais je me fais happer par une douanière qui me demande de passer les sacs aux rayons X. Et là, gros coup de flip, je suis avec un sac qui n’est pas le mien dans des pays pas très tolérants sur les substances illicites mais si je commence à expliquer le truc, je ne suis pas sortie de l’auberge. Je le mets sur le tapis en priant très fort pour que la française n’ait rien mis dedans de compromettant. Ouf, ca passe, la douanière me tamponne encore un truc et heureusement la française arrive dans l’autre sens pour récupérer son sac, parce que je commencais vraiment à avoir mal à la nuque à force de le porter en plus du mien … La fille m’a remerciée mais je lui ai quand même dit que je me faisais pas des sacs légers de 7 kilos pour me taper ceux des autres et que la fougue de la jeunesse avait ses limites… On est remontées dans le bus, on n’était à nouveau que 4. Je pense que les autres faisaient juste un transit entre les deux postes frontieres. Peut-être des travailleurs malais ?Le reste du trajet s’est passé sans encombres, à part que le chauffeur roulait comme un malade et qu’on est arrivées à 1h du matin au lieu de 2. Mais à l’arrivée, je n’ai pas attendu la fille, j’ai vite tracé ma route vers mon hôtel, car avec elle, j’avais un peu l’impression d’être Gérard Depardieu dans ‘la chèvre’…
À l’hôtel, j’ai dû palabrer avec la nana de la réception car je n’avais pas de cash de Malaisie, elle a accepté 50 $ Singapouriens en dépôt de garantie mais je lui ai fait faire un papier quand même. Bon, l’hôtel est comme attendu, miteux de chez miteux… Avec même un gros trou dans un mur du hall avec les briques apparentes !!! La chambre ça va, ça sent un peu le tabac froid mais tout marche, électricité, clim, eau, toilettes. L’essentiel. Plus qu’à dormir mais après toutes ces péripéties, un peu de mal à trouver le sommeil ! Forcément, le réveil a 8h30 piquait un peu ce matin, mais il y avait urgence à ce que j’aille retirer des sous malais (Ringgits). J’avais faim, je suis rentrée dans une sorte de café qui ne servait pas que des nouilles mais du thé et du café et des croissants !!! Je ne suis pas venue en Malaisie pour manger des croissants, pas forcément meilleurs que les français…alors j’ai juste pris un thé à la poire (!?) vraiment excellent avec des morceaux de poire séchée, très bons pour la peau, elle m’a dit.Après ça, navette pour le terminal ferry mais j’ai du retourner à la gare maritime faire imprimer mon billet, normalement 1 ringgit. J’en ai profité pour acheter mon billet de départ et elle ne m’a fait payer que le prix du ferry sans supplément pour les impressions. Le catamaran était à l’heure au départ, on a fait deux arrêts avant Tetek où on embarque les passagers du retour, pas de perte de temps ! Par contre, la jetée de Tetek étant la dernière, je suis arrivée à presque 13h et aucun taxi ne m’attendait. J ai demandé si quelqu’un connaissait Ujang et on m’a dit d’attendre, qu’il n’était pas là. Puis quelqu’un est venu me dire qu’il ne viendrait pas et qu’il fallait prendre un autre pick-up. Il a dû voir mon air sceptique car il m’a montré sur le téléphone qu’il avait eu un appel d’un Ujang, et puis je n’avais pas tellement le choix, j’ai mis mon sac à l’arrière mais j’ai du aussi y grimper avec beaucoup d’élégance (c’est haut ces machins là !) car les sièges étaient complets. Évidemment, c’était tout mouillé et pas trop propre, mon short bleu ciel a fini plutot gris… Mais ça m’a bien plu, cette balade le nez à l air dans la jungle qui est vraiment très impressionnante visuellement mais sonore aussi.Après une vingtaine de minutes à être bringuebalée, le village de Juara est apparu, très calme, quelques cabanons posés sur la plage, et des commerces disséminés de taille très réduite.
Le bungalow est comme attendu, basique mais face à la mer. Parfaitement ce que je recherchais. J’avais quand même bien faim, rien avalé depuis mes ailes de poulet de la veille et il était près de 14h, mais je n’ai pas pu résister à un petit bain. La mer est tellement chaude que j’ai du mal à évaluer sa température, 27 ? 28 ? Il y a un café bien noté tout près mais c’était blindé, après avoir pris ma commande, ils ont écrit que la cuisine était fermée car occupée. J’ai pris des nouilles sautées et un pancake à la banane, tout était très bon mais je n’ai pas pu finir les nouilles tellement c’était copieux.J’ai en plus eu une charmante allemande à ma table, Marlène, ça m’a changé de la française d’hier, même si elles étaient à peu près du même âge. C’est plutôt moi d’ailleurs qui me suis mise à la sienne, et aussitôt, elle a posé son téléphone pour discuter, une voyageuse intéressée par ce qui l’entoure. Marlène est en stage à Singapour pour deux mois et elle a profité de deux jours de repos collés au weekend pour venir à Tioman en prenant, elle le bus du samedi matin, celui que j’aurais dû prendre. Tiens j’ai oublié de lui demander comment elle est allée à Kovan Hub à 6h du matin sans transport en commun. Elle est arrivée à 15h en partant à 6h du matin, finalement le choix de partir la veille n’est pas si mauvais je pense.Après ça, retour à la cabane pour lire et glandouiller, face à la mer mais sous un gros orage. Vers 17h, je suis allée me re-baigner une grosse demi heure jusqu’à avoir les doigts fripés dans cette eau chaude. Je pense qu’on doit avoir 28 dans l’air et l’eau tellement on rentre sans effort et cerise sur le gâteau, il y a des vagues, pas trop fortes mais juste assez pour que ça soit plus drôle. J’ai tenté d’appeler une masseuse par WhatsApp mais elle m’a dit qu’elle était en vacances et de tenter ma chance au resort à côté mais je le sens pas trop. Je suis allée me promener devant, c’est un peu l’usine, j’ai pas avancé plus que ça, je me suis contentée de prendre en photos les rochers photogéniques en bout de plage, il y a aussi une nurserie de tortues avec des emplacements repérés dans le sable et protégés par des grillages.
J’ai ensuite eu un gros coup de barre vers 19h, je n’avais qu’une envie, dormir, mais je me suis forcée à aller au resto pour tenir plus longtemps, ne pas être réveillée au milieu de la nuit, et récupérer de l’eau car le magasin était fermé et ne rouvrait qu’à 20h30. C’est le noir complet, il faut absolument la lampe du téléphone pour se repérer, heureusement que le resto est juste à côté ! Et en plus, il est super bon, j’ai mangé une soupe Tom yam poulet avec du riz, franchement un régal… Hate d’y retourner. Vaporisation d’anti moustiques, je ne comprends pas pourquoi il n y a pas de moustiquaire, heureusement que j’avais investi à Singapour avant le départ hier. J’ai essayé de prendre un truc bio sans DEET dont l’efficacité sur les moustiques semble aussi redoutable que sur l’homme. Une belle journée malgré la météo grise, l’endroit est vraiment fantastique.